Couper. Séparer. Jeter. C'est ça le boulot. Couper. Séparer. Jeter toute sa vie...
Il est 14h quand je sors de Renault. Je viens de finir ma journée, mon casuqe sur les oreilles et sans vraiment faire attention La Canaille chemine dans mes oreilles. J'ai beau avoir passé le portail, je suis toujours à l'usine.
À travers la description qu'il fait de la nuit de son intérim' je me revois en juin dernier. Arrivé dans un univers que je ne connais pas, des blagues grasses, un humour douteux, je suis plongé au milieu de gens qui sont là, comme moi, pour faire vivre un foyer. Ils ne connaissent rien d'autre que l'industrie, les cadences et les objectifs de productions.
Dans cette chanson je me revois avec les gars de l'équipe, une marloboro dans la bouche, le crépitement du tabac et le bruit sourd des presses qu'actionnent le reste de l'équipe. Toujours un œuil sur le téléphone pour reprendre son poste sans faute.
Cette chanson a donc un echo très personnel, c'est mon quotidien qui est chanté. Ici, on parle de ma vie. La voix de La Canaille est aussi fatigué que celle d'un ouvrier à la fin de son quart, les instru' simulent le bruit des Schüler de mon atelier.
Alors à chaque fois que mon MP3 la joue, il me jette au visage avec mépris les mêmes regards que certains dans quand je rentres, les mêmes interrogations que les étudiants le vendredi dans les premiers métros.
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