Voilà un chef d'oeuvre que peu de gens connaissent, et dont il est difficile de reconnaître l'ampleur à la première écoute.
C'est tout simplement pour moi l 'une des plus grandes chansons de Brel.
D'abord pour sa maîtrise technique : il s'agit certainement d'une des seules chansons où de ce point de vue, Brel égale Brassens.
Mais aussi pour ses multiples tableaux, qui nous ouvrent, à chaque strophe, vers un nouveau point de vue sur les Fenêtres, métaphore du voyeurisme et de la passivité, et, par opposition dans la chanson, la Rue, et les gens qui la traversent...
Voilà une vraie grande chanson, qui en peu de mots parle de beaucoup de choses, de choses belles et simples car simplement humaines.
Ca y est, je commence à devenir lyrique, arrêtons nous là.
"Les fenêtres nous guettent
Quand notre coeur s'arrête
En croisant Louisette
Pour qui brûlent nos chairs
Les fenêtres rigolent
Quand elles voient la frivole
Qui offre sa corolle
À un clerc de notaire
Les fenêtres sanglotent
Quand à l'aube falote
Un enterrement cahote
Jusqu'au vieux cimetière
Mais les fenêtres froncent
Leurs corniches de bronze
Quand elles voient les ronces
Envahir leur lumière"