À l'attention de socrate : pour la défense de Papaoutai.
Habituellement, la technopop de ce genre, musicalement, j'y trouve pas grand intérêt, c'est bien pour danser mais je n'aime pas forcément ce genre de danse. À la limite c'est bon pour amuser les gamins en colo. Et pourtant, pourtant, j'aime Stromae et cette chanson aussi (bien que ce ne soit pas la meilleure).
Les raisons qui font que cette chanson est cool :
- Son efficacité. Sans agresser les oreilles comme d'autres morceaux de ce genre, avec un petit rythme sympathique et un piano entraînant, le refrain charme à la première écoute et te donne la pêche putain !
- La qualité des paroles. Il est complètement débile de les remplacer par une histoire de lama, dans la mesure où ce sont elles qui font toute la richesse du morceau. Les jeux de mots sont foison et il est impossible de tout comprendre à la première écoute.
- Le thème abordé, comme d'habitude, de façon légère alors que Stromae en a gros sur le cœur. Son père ne l'avait pas reconnu, ils ne se sont vus que quelques fois avant qu'il meure lors du génocide rwandais. Lui et ses quatre frères et sœurs ont donc été élevés par leur mère. Oui ça fait un peu mélodrame comme ça, mais tout le talent de Stromae est de passer ce message sans en avoir l'air.
- Le flow de Stromae si l'on peut dire, redoutable, efficace, joueur.
- Le clip qui donne toute sa saveur à la chanson et accentue le manque de repères.
Alors bien sûr ce n'est pas le meilleur morceau du Belge, les accents breliens sont très peu présents, ici on privilégie le gros son et le refrain aux paroles. Il manquerait aussi un poil de maturité au bonhomme, je l'attends au tournant pour son troisième album. Et à force d'être reprise et diffusée partout on va commencer à en avoir marre. Mas c'est assez "formidable" de passer des messages comme celui-ci à une aussi grande audience, l'air de rien.