Comment expliquer aux alentours que ce n'est de la faute à personne en particulier et simultanément à cause d'eux que le feeling intérieur demeure depuis toujours assez sombre. Les diagnostics se chevauchent pour en arriver à plusieurs possibilités reliées ensemble mais compartimentées dans des zones bien distinctes. On me dit surdoué mais je semble plutôt creuser ma tombe. On me décrit comme anxieux cependant je transpire l'impassibilité. Parfois attachant souvent grognon, hypersensible versus rien à chier. De tous temps et en tous lieux, il y a toujours eu un caillou dans mon soulier. Je n'arrive jamais à l'enlever et marcher devient ardu. Il y a " something in the way ".


Nirvana patauge rarement dans la joie ( nul besoin de spécifier en détail le destin du chanteur) et se lance plutôt dans une musique taciturne par moment et contestataire le reste du temps. Quelque chose clochait dans la vie de Cobain et on le ressentait facilement. Son discours était toujours logique mais empreint d'une rébellion contre le système mais surtout d'un mal de vivre chronique qui se répercutait sur son œuvre. Sa voix écorché rehaussait d'ailleurs le niveau de malaise existentiel tout en demeurant sa marque de commerce. Avec le présent titre, on se situe plutôt dans le chuchotement. Comme s'il n'y avait plus de force dans ce bonhomme là et qu'il s'en allait tranquillement vers on sait tous maintenant où... Cette chanson, paraît Il, demeure la plus sombre ( the Man who sold the world aussi mais est une reprise) dans la discographie et à son écoute, on se surprend à ralentir notre état mental. On se sent automatiquement comme si on avait fumé un gros joint dodu histoire de se débrancher momentanément. Or, il nous emmène avec lui dans ce mood dépressif et mélancolique. Ce n'est pas la chanson du siècle. Pourtant, elle a ce pouvoir particulier de vous faire planer tel un buzz de drogue.


Ces temps-ci, je remarque quelque chose de particulièrement chiant autour de moi. Dans une autre critique, je mentionnais que rare sont les gens qui pensent à l'autre. Je ne sais vraiment pas ce qu'il y a dans l'air présentement mais ça semble se généraliser outre mesure. Et je confesse ici ma détresse face à ce fléau ( le mot est gros mais l'explication suit). Certaines réalités selon l'individu ont de la difficulté à se frayer un chemin jusqu'au cerveau. Il ne peut pas comprendre la teneur de tel ou tel comportement. Ce que j'ai de la difficulté à comprendre me fait douter. Le doute me rend nerveux, la nervosité se transforme en irritabilité et celle-ci se change en tristesse colérique. C'est à dire qu'une certaine colère s'empare de moi mais n'ayant pas de canal pour sortir, elle bifurque vers un chagrin silencieux. Biologiquement, ça se situe juste sous et derrière les yeux. Ça coince à cet endroit et la sensation qui perdure laisse croire que ça coulera bientôt. Et bien non. Il y a stagnation et il est là le problème. J'aimerais me claquer le derrière de tête pour créer le flot. Bah non, les larmes sont emprisonnées pour un bon moment. Si j'en parle, j'ai l'air d'un clown, si je me tais, c'est pire. Trop longtemps et c'est le cancer assurément...


J'ai peine à expliquer pourquoi tant de choses arrivent à m'affecter à un point où je perds réellement le goût de continuer. Je ne sais pas si Kurt Cobain avait compris quelque chose ( autrement dit si ce " something" ressemblait à ce que je décris) qui échappe à la majorité. La célébrité l'a achevé mais juste avant, qu'avait Il realisé? On dit que le temps adoucit les mœurs et pourtant, je sens que la bêtise humaine se solidifie, se généralise, prend de l'expansion. À mon grand désarroi, cette merde affecte mon moral à un point tel qu'il pourrait être envisagé de tout plaquer. Honnêtement, je ne peux affirmer que ça fait trop mal. Cependant, ça me dérange trop. L'affliction semble légère, néanmoins la réaction à celle-ci s'avère viscérale. Ça vient me chercher en dedans, au plus profond du cœur. Je ne crois pas être construit pour la vie. On m'a fait trop fragile malgré les apparences. Comme l'exprime le titre, on a mit un obstacle sur le chemin, quelque chose sur la voie. On a placé une entrave, un obstacle bizarre, une contrainte interne sur mon chemin.


Force est d'admettre que cette impasse. C'est moi-même.






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le 29 oct. 2025

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Johnny B

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