The Fight Song
7.6
The Fight Song

Morceau de Marilyn Manson (2002)

Il me faudrait beaucoup plus de vigueur pour tenter de changer le monde. J'y ai pensé plus jeune. A travers des études ou l'écriture, le but était simple. Opérer un changement de mentalité un peu partout afin de vivre un peu mieux ensemble et même seul à seul avec soi-même. Il fut même un moment où je croyais avoir ouvert certains esprits. Puis, quelques secondes plus tard, je réalisais que mon observation était erronée. On riait beaucoup plus de ma gueule qu'autre chose. Hypocrite, on me laissait croire que certains de mes discours faisaient sens dans leurs esprits. Le dos tourné, on lançait en ma direction des lames couvertes de mépris. Voulant aider, je me suis nuit...


Marilyn Manson ne fait nullement l'unanimité mais a au moins le mérite du personnage. Il n'achète pas les conventions. Plutôt, il les conteste de manière textuelle et musicale. Puis, à l'aide d'une hargne souvent contagieuse, son anticonformisme pousse à une réflexion sociétale qui souligne les enjeux souvent dénués de sens et va dans le paradoxe à un niveau élevé. Le meilleur exemple demeure sans doute son nom d'artiste qui prend la beauté universellement reconnue de Marilyn Monroe et la laideur abominable du tueur en série Charles Manson. On en arrive ainsi à un personnage dichotomique qui choque, qui conteste, dérange mais qui fait aussi preuve de lucidité ( we are chaos). Pour une chanson comme celle çi, il chie sur un Dieu qui n'existe (probablement) pas et surtout sur un monde qui n'en a rien à foutre. Et à ce chapitre, je n'ai d'autre choix que de lui donner raison. ( Combien de fois on entend nos dirigeants dire que tel pays commet un génocide. Pourtant, rien n'est fait. Pas notre problème, pas notre juridiction, mains liées par des chartes de merde...). De plus, je profite de l'occasion pour soulever un point qui me semble d'autant plus crève cœur que des inconnus qui s'en battent les couilles de leurs voisins. D'après ce que j'ai analysé de la vie, souvent, trop souvent, ce sont les personnes les plus proches qui n'accordent pas l'importance qu'il faudrait à divers égards. Pas le temps, pas envie, pas intéressé, pas mon problème. Or, malgré les critiques envers le chanteur, il demeure qu'il a vu juste sur certains aspects. Et quand le monde n'en a rien à foutre, il n'y a qu'un seul moyen d'y remédier. La peur, la bagarre, faire violence...


Le régime de la terreur fonctionne foutrement mieux que n'importe quel discours de merde, aussi engageant soit-il. Si je te suggère de corriger ta tendance à critiquer les autres, possible que tu ne m'écoute pas et que tu continues ton manège. Si je te préviens que la prochaine fois où je te reprend à t'ouvrir la gueule, je te disloque la mâchoire, j'ai de grandes chances d'être entendu, compris, respecté et même qu'on m'obéira aux doigts et à l'oeil. La peur est un excellent stimulant. Les dictatures l'ont vite compris et mit au goût du jour. Pas parce que c'est une bonne méthode. Parce que l'humain est une merde débile. A vrai dire, peu importe le régime, les gens n'écouteront que ce qu'ils veulent et feront comme il leurs plaît jusqu'au moment où on enlèvera le bénéfice et que la peur ( perdre ce bénéfice, peur de représailles, de souffrir) viendra changer le comportement. On peut nommer cela la loi du plus fort mais aussi la " législature de si t'étais pas aussi con on en serait pas là, trou du cul".


C'est un chapitre qui se termine ce soir avec cette critique. J'ai choisi ce titre pour une raison particulière. Le combat. Je me suis battu longtemps pour défendre ma cause à l'aide d'arguments, de millions de mots, de recherches et ce, dans l'espoir de transformer un peu ce monde. Pour le rendre plus beau, plus cohérent, plus équitable. J'admets aujourd'hui que la tâche était idéaliste dans la forme et impossible dans le fond. Ceux ayant essayé se sont majoritairement heurtés à une résistance surdimensionnée. Par une balle dans le crâne, sur une croix ou simplement en étant ignoré. C'est donc avec une grande tristesse que je rends les armes. J'ai écrit ce que j'avais à écrire et je ne me sens plus la force de continuer. Continuer à espérer un peu de reconnaissance, de changement ou encore de convaincre l'autre d'une certaine réalité. N'en déplaise à mes deux lecteurs, sachez que je vous remercie. J'ai d'autres combats à mener. Plus j'écris maintenant et plus je ressens perdre du temps. Les batailles que je mènerai à l'avenir seront plus ciblées, plus violentes, certes, impliquant surtout de vieux démons. Il est temps de finir la guerre que je mène avec moi-même. Et, avouons le, de toute façon, tout le monde s'en fout...

e feu s'éteint...

Jean-francoisBohémie
9

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

il y a 7 heures

Johnny B

Écrit par

Du même critique

Countdown to Extinction
Jean-francoisBohémie
9

Le meilleur....

J'ai du respect pour Megadeth et Dave Mustaine. Tête dure, il décide de former un groupe après son éviction de Metallica et réussit à perdurer à travers le temps en s'incluant ,avec raison, dans le...

le 14 mars 2016

12 j'aime

12

Emperor of Sand
Jean-francoisBohémie
8

Trompeur...

Mastodon ! Nom de groupe imposant et annonçant quelque chose de lourd me semblait-il. Et pourtant ça n'a rien de particulièrement agressif comme je m'y attendais. Au contraire, on se trouve dans un...

le 2 avr. 2017

11 j'aime

6

The Sacrament of Sin
Jean-francoisBohémie
8

Le meilleur...

Powerwolf est différent. Il n'est pas un heavy symphonique comme les autre. Il réussit à entrer. Dans la psyché. S'y faire une place et s'intégrer dans le voyage. Il devient le copain accompagnateur...

le 4 août 2018

9 j'aime