J'hésite. Mon père me disait plus jeune que j'accumulais trop d'irritants et que ça représentait un danger lorsque le trop plein allait sortir. Comme ma nature est fait ainsi, je n'ai jamais été capable de changer la donne. Il fut un temps où mon agressivité ressortait avec plus de vigueur aux alentours de mes 30 ans. Malgré tout, beaucoup me détestaient pour cet aspect, d'autres voyaient là une sorte de mâle alpha. La vérité se situait plutôt dans la même mentalité qu'aujourd'hui accompagnée d'une médication inadaptée et une fougue de jeunesse. Rappelant le naturel, il revenait alors au galop.


J'hésite encore. Il y a un petit démon qui me parle en ce moment. Il m'incite à fragmenter les gens et les situations en classes diverses afin de trier la merde et ce qui vaut la peine. Inspiré par un immense besoin de cracher le venin qui me ronge l'intérieur, ce démon cherche à me faire péter un câble. Le petit ange le retient depuis des lustres et commence à manquer de force. Il faut dire aussi que la conjoncture actuelle pousserait n'importe qui vers une révolte. Le problème vient donc de la rétention qui dure depuis trop longtemps. Et du coup, si ça ne sort pas, le cancer viendra me ronger. Or, il faut impérativement trouver un exutoire et ça presse. L'écriture cathartique ne fonctionne plus. J'ai le regret d'affirmer que ça va chier. Bientôt. Incessamment.


Cette ambivalence émotionnelle provient du fait que je suis empathique. Cependant, simultanément, une rage intense fait partie de ma nature. Cette colère souvent silencieuse naît surtout du manque de logique. Par exemple, tout change présentement à mon travail. La personne qui m'accompagnait avant pour m'assister dans mes tâches ne sera plus là. On lui attribue plutôt une tâche de vente de produits divers . Ainsi, je me retrouve seul pour accomplir un travail qui nécessite 2 personnes. On ne m'alloue aucun temps supplémentaire ni bonification du salaire. Par contre, pendant que se produit ce changement, ils ont engagé quelqu'un pour un poste assez haut dans la hiérarchie. On parle d'un salaire avoisinant les 100 000 dollars. La logique impliquerait l'embauche d'un employé supplémentaires au kiosque de merde à un très petit salaire ( minimum). Et un salaire moins élevé pour le nouveau poste créé dans les bureaux. Non. On enlève la nourriture au petit pour nourrir le gros qui lui, en a déjà suffisamment. Ça bouille en dedans. Mon bras droit à des soubresauts tellement le poing a envie de partir. La révolte n'est plus très loin. Mon empathie s'amenuise peu à peu. Ma patience tombe en lambeaux et le démon fait un tapage assourdissant : " t'attends quoi, le gros? Vas-y! Tu fais rire de toi. Wake Up! "...

Or, ça jase dans ma tête et la conversation donne lieu à des échanges assez musclés. Le blanc a un seuil de tolérance beaucoup trop élevé donc le noir lui fout des baffes pour le réveiller de sa mollesse. Comme le petit ange semble trop fragile, le petit démon lui créé des symptômes de toutes sortes afin qu'il comprenne ( irritabilité, eczéma, sanglots prit dans la gorge, fatigue...). Malgré tout, j'hésite...


Comme j'en ai visiblement plein mon cul d'à peu près tout ce qui existe sur terre, disons que la chanson est une boucherie, ça crie, et ça exprime ce que son titre indique. C'est violent. I prevail peut jouer dans les 2 sens mais depuis le départ de l'autre chanteur, il semble y avoir une propension vers plus de violence que de douceur. Et c'est le cas ici. Aucune douceur. Que du lourd.


Tranquillement, je remarque que l'échelle ange et démon à 50/50 vacille sporadiquement au gré des aléas plus ou moins chiants. Par exemple, ce soir, j'ai écrit mon opinion sur tous les changements apportés récemment à mon patron. Dans ce contexte, le démon à atteint environ 65. Pourquoi? Parce que malgré le voyage de merde que j'ai griffonné, je demeure tout de même respectueux, relativement gentil. Par contre, si on monte à 100, il est certain qu'à partir de demain, je devrai me chercher un nouveau travail. Et c'est justement là que le bas blesse. Intérieurement, j'éprouve de la rage, un peu de dédain, de l'épuisement. Pourtant, tout ce que j'exteriorise s'avère controlé, carré certes mais minutieusement calculé en prévision du risque. Là où ça vacille plus intensément se situe au niveau de la lucidité. Je sais qu'il ne faut pas dépasser la limite afin de... Mais je n'en ai plus rien à branler du risque. J'ai envie de défoncer les portes, de cracher à la gueule des enfoirés, de mettre mon poing sur la table face au patronat, de faire saigner les yeux des gens avec des propos purement méchant. Fatigué de l'empathie, de penser à l'autre, de gentillesse non mérité. J'ai fantasme de foutre le feu, me défoncer la gueule, partir loin et ne jamais revenir, utiliser le blasphème pour démontrer aux dieux qu'ils peuvent se la mettre au cul leur libre arbitre de merde qui favorise les déchets humains au détriment des bonnes personnes.


Lentement mais sûrement, l'aiguille de la colère grimpe et se détache de la ligne médiane. Et à force d'observations diverses ( écrire pour rien, penser à l'autre, être gentil...) la vitesse à laquelle je toucherai 100% augmente de jours en jours. Et en cette fin de critique inutile tout autant que sans lecteur, je peux affirmer ce soir que je suis à 70/30 en faveur du malin.


À force de, on est sur le point de réveiller ma nature violente.


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il y a 5 jours

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Johnny B

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