Pourquoi faut-il donner un titre à une critique ?

Alors 13 reasons why - que je raccourcirais en 13, parce que tel est mon bon plaisir - est une série qui développe un thème intéressant, trop peu souvent effleuré au ciné et à la télé, à savoir le mal-être adolescent et le suicide. C'est sans doute normal, le gros du public ciné étant maintenant constitué d'ados ou d'adultes se comportant comme tel, on évite de leur balancer à la gueule la partie la plus misérable de leur existence. C'est comme ça, l'audiovisuel c'est plus cool quand on fait voyager le spectateur hors de son existence.
Mais pas avec 13 donc. Et si l'idée générale, à savoir un suicide mystérieux dont on découvre la raison à mesure que la défunte raconte sa vie, est astucieuse et se prête très bien à la narration sériesque, l'exécution laisse à désirer et surtout fait apparaître certains de défauts flagrants du synopsis.

On a donc le héros, l'anonyme type du lycée, timide, un peu nerd sur les bords qui découvre le dernier les raisons du suicide. Et il va se confronter à ceux qui savent tout, sauf que ces crétins ne pipen pas un mot, ce qui certes sert à faire la série, sinon on finit au bout du premier épisode, mais les fait passer pour des crétins, d'autant plus qu'on découvre les personnages au fur et à mesure de l'intrigue.

Mais passons. Le plus gros défaut de la série est en faite son héroïne. Qui raconte d'une voix calme et posée les raisons de son suicide. Ce qui me paraît étrange quand on se prépare à se tailler les veines. Pas de panique, pas de remords, une vengeance méthodiquement préparée, mais dont elle ne profitera finalement pas. Je ne sais pas si c'est réaliste, mais ça brise ma suspension de l'incrédulité. Et bien évidemment on entend sa voix tout au long de la série.
D'autre part, on ne sent pas vraiment son malaise empirer à mesure que ses emmerdes s'accumulent. Elle est censée être la marie-couche-toi-là du lycée, mais finalement elle se fait peu harceler et on la voit souvent assez souriante, plaisantant au boulot. Hmm encore.
Sauf après son viol, qui m'a pris aux tripes, mais ça rend encore plus étrange sa vengeance méthodiquement préparée.

Mais le pire personnage, malheureusement c'est notre poto Tony, le latino gay en mustang. Mal écrit, mal joué, chacune de ses interventions me les brise menu.

Mais tout n'est pas à jeter : on a droit à une interprétation plutôt crédible, et à un rythme intéressant avec ce qu'il faut de développement des personnages et de scènes prenantes. La série maintient son intérêt jusqu'au bout, et j'ai enchaîné les épisodes sans me forcer