1 Litre of Tears
8.1
1 Litre of Tears

Drama Fuji TV (2005)

Vous êtes sensible à la cause du handicap, fan d'histoires tragiques ou tout simplement masochiste ? Alors 1 litre de larmes est fait pour vous, et pour vous mettre dans une PLS certaine dont ne vous reviendrez pas indemne.


A la base, il est notable de préciser qu'il s'agit là de l'adaptation d'une histoire vraie, du journal intime "1 litre de larmes" écrit par Aya Kitô, atteinte d'une ataxie spinocérébelleuse, comprenez maladie incurable qui vous transforme peu à peu en Schumacher jusqu'à votre mort. Ce journal étant particulièrement célèbre au Japon, où il a donné espoir à bon nombre de malades et a permis a bien des gens de relativiser leurs malheurs propres. Bien que j'imagine que l'adaptation doit prendre certaines libertés vis à vis de la vie d'Aya Kitô, le fait de savoir que cette fille ait vraiment vécu et de voir des photos et citations d'elles défiler en générique de fin de chaque épisode renforce clairement l'impact de l'oeuvre sur nos glandes lacrimales.


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Bref, revenons en à nos légumes. A lire le titre et le synopsys, on pourrait s'attendre à une longue descente aux enfers tire-larmes à souhait, ayant plus pour vocation de faire pleurer dans les chaumières qu'autre chose. Et bien... Oui et non.
Alors oui, dans ce drama nous allons suivre l'évolution de la maladie d'Aya, depuis l'apparition des premiers symptômes jusqu'à sa mort, mais les mots-clés de cette série ne sont pas "tristesse" et "lamentation" mais "courage", et "espoir". Aya étant une fille très combative, elle fait ici preuve d'une volonté sans limite et affiche sans relâche son sourire candide et angélique de jeune adolescente, même alors que sa situation pourrait sembler insurmontable.


Alors oui il y a beaucoup de scènes cruelles, mais elles ne sont ni forcées ni exagérées, mais seulement le résultat du développement inévitable de la maladie d'Aya. Comme cette scène, où alors que Aya n'en est qu'aux premiers symptômes de sa maladie, elle tombe sur un patient ayant la même maladie qu'elle, celui-ci en phase terminale, réduit à l'état de légume, incapable de se mouvoir ni même de parler. Silence. Rien n'est dit, mais cette scène est juste insoutenable. La jeune et resplendissante Aya fait alors face à son inexorable avenir. Quelle cruauté. Il y en aura d'autres, mais je ne citerais que celle là, pour ne pas spoiler.


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Un des gros points fort de cette série est la justesse avec laquelle elle traîte le sujet de la maladie, en la montrant sous différents points de vue. Celui d'Aya tout d'abord, qui garde le sourire malgré tout, bien que l'on puisse deviner une grande détresse intérieure. "Pourquoi moi ?" Ecrit-elle. Celui de ses parents, complètement boulversés (mais gardant également le sourire), souhaitant dissimuler la maladie de leur fille dans un premier temps, et qui seront prêts à tous les sacrifices pour lui venir en aide. Celui de ses frères et soeurs, et notamment celui de sa soeur cadette, jalouse au début qu'elle reçoive autant d'attention, jusqu'à ce qu'elle comprenne. Celui de son médecin, bienveillant du début à la fin, essayant en vain de trouver un remède pour guérir ses patients et se lamentant sur son échec. Celui de ses camardes de classe, certes bienveillant à son égard, mais dont le fardeau qu'elle représente finit par nuire à leur propre scolarité. Celui de son Jules, et celui de Asou, second personnage principal de la série, qui restera à ses côtés du début à la fin, bien que j'ai personnellement eu un peu de mal à comprendre ses motivations, le personnage étant assez singulier.


Aya et ses proches passent ainsi par différentes phases :



  • la découverte de la maladie

  • son acceptation

  • la reconnaissance de son statut d'handicapé et du fait qu'elle ne peut plus être autonome comme avant, devant compter sur l'aide de ses amis et sa famille, ayant l'impression d'être un fardeau

  • le regard des autres, tantôt méprisant comme ces enfants qui se moquent de sa démarche, tantôt maladroits comme ces étudiants en médecine qui la traitent comme une enfant


Je m'arrête là pour ne pas trop spoiler, mais vous l'aurez compris : le drama soulève les différents problèmes liés au handicap, et ce avec une grande justesse. Et encore une fois, sans sombrer dans la surenchère de pathos (il y en aura, certes) bien que la série soit absolument déchirante.


Concernant la réalisation, elle est très bonne dans l'ensemble. Les acteurs jouent très bien, ce qui m'a assez surpris au passage, ayant eu quelques expériences négatives avec le surjeu de nombreux acteurs japonais (coucou Battle Royale). Un petit bémol pour le père qui est le seul, justement, à avoir tendance à surjouer, mais il reste un très bon personnage. Les personnes non familiarisées avec les productions orientales risquent d'être désarçonnées au début devant l'omniprésence des OST, mais on s'y fait. Je vous conseille cependant de passer les teasers post-générique qui ont tendance à un peu trop spoiler.


Et ce contraste entre cette famille pleine de vie, toujours souriante et toujours à déconner comme si de rien n'était, malgré le malheur qui les frappe... N'en est que d'autant plus saisissant.


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Pour conclure, je voudrais revenir sur le message porté par cette série : garder du courage et de l'espoir en toute circonstance, profiter du moment présent tant qu'il en est encore temps...
Ce drama permet de relativiser ses propres problèmes : comment peut-on s'appitoyer sur notre sort alors que des gens arrivent à garder le sourire dans des conditions aussi dramatiques ?
Pour les personnes handicapées, Aya montre qu'ils ne sont pas seuls dans leur combat, et que même dans des situations qui semblent désespérées, ils peuvent garder le sourire. Preuve en est que nombre de personnes handicapées se sont recueillies sur sa tombe, le journal intime d'Aya leur ayant redonné l'envie de se battre.


Donc toi, qui me lit, quels que soient tes soucis... bat toi, et "continue à vivre, pour toujours".

Sanfiel
10
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le 28 juin 2017

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