Ad Vitam
6.1
Ad Vitam

Série Arte (2018)

2 premiers épisodes vus il y a 2 semaines, à l'occasion d'une cinexpérience séries. La première impression que j'en ai tirée a été celle de m'être pris un parpaing d'explications superflues dans la gueule ; et après vu les 4 suivants, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Ad Vitam n'est pas particulièrement subtil.


C'est d'ailleurs d'autant plus dommage que cela passe beaucoup trop souvent par des dialogues écrits à la truelle, qui évoquent presque PBLV dans leur manque de naturel. Je me suis dit que c'était peut-être un parti pris artistique (style façon d'exprimer la froideur du monde dépeint), mais c'est plus probablement un défaut d'écriture, qui influence d'ailleurs très négativement les performances des acteurs/actrices, pourtant compétents (sauf Attal, qui, bon, voilà). J'avais beaucoup aimé G. Marillier dans Grave, mais j'ai eu du mal à l'apprécier ici, entre les clichés délivrés dans un faux rythme et le jeu par les sourcils. A sa décharge, le personnage de Christa est assez plat en soi, et n'est intéressant que dans la comparaison :


kéblo dans un asile pendant 10 ans = retard dans l'évolution psychologique, blocage à un stade assez enfantin (ce qui d'ailleurs m'a fait me poser quelques questions au moment de la scène post assassinat de Léonard, puisque ce serait donc presque une gamine dont le premier réflexe post traumatique serait de coucher avec un gars, m'enfin bon, on va juste supposer qu'ils pouvaient baiser librement dans l'asile), ce qui ne contraste étonnamment pas avec le reste des mineurs libres -> société qui marche au ralenti avec préservation de l'immaturité comme principe de délimitation entre mineurs/majeurs et donc comme principe de fonctionnement.
Autre lieu de comparaison : parallèle avec Virgile (n'arrivent pas à se suicider à plusieurs reprises, culpabilité et projection de culpabilité avec pour achèvement le meurtre de l'un par l'autre, façon aussi de tuer l'image de ce que l'on est).


Au-delà de ces défauts malheureusement évidents, il faut reconnaître à la série de réelles qualités : photographie intéressante, univers riche (et dont plusieurs angles, évoqués en passant, pourraient d'ailleurs être explorés), quelques traits d'humour qui fonctionnent parmi ceux plus nombreux qui tombent à côté, bonne direction. J'aurais pu y ajouter les thèmes philosophiques abordés, mais encore une fois, cela se fait trop souvent par des (mauvais) dialogues.


Finalement, ma note reflète surtout une relative déception face à une oeuvre qui aurait pu être bien mieux foutue (d'autant plus qu'il y a clairement le budget). J'espère toutefois que la série aura du succès, au moins pour encourager ce genre d'initiatives.

bébertnanos
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le 4 nov. 2018

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