Un survival oscillant entre la folie et le jeu de cartes

Tu ne peux te fier qu'à toi-même.

Arisu Ryôhei est un jeune glandeur qui va être chassé de chez lui du jour au lendemain. En s'amusant avec ses deux meilleurs amis, il va tout à coup découvrir Tokyo vidée de tous ses habitants. Néanmoins lorsque le soir arrive, les panneaux éclairants de la ville affichent une direction les orientant vers une salle où se déroule des jeux.
Très vite, ils comprendront que s'ils désirent retrouver leur monde, ils vont devoir y participer en mettant leur vie en jeu !

On se souviendra des précédentes adaptations live comme Fullmetal Alchemist ou L'Attaque des Titans qui étaient tout justes correctes pour ne pas dire catastrophiques. Et pourtant, Imawa no Kuni no Alice s'en tire remarquablement bien, proposant un scénario classique dans sa trame mais hyper accrocheur où les différents jeux proposés sont originaux, certains mettant en avant la coopération tandis que pour d'autres ce sera la réflexion. Vous aurez compris l'idée mais les épreuves, dont certaines reprenant des jeux connus, demeurent toutes assez variées pour accrocher le spectateur sur la durée, et ce, tout en proposant une ambiance oppressante avec pas mal de retournements de situations, de scènes d'actions de haute volée mais aussi de moments poignants et lourds d'émotions.

Bien que les premiers épisodes tournent vite à la routine (un épisode = un jeu), l'histoire prendra rapidement une nouvelle tournure avec un objectif défini qui donnera aux protagonistes l'espoir de rentrer chez eux. Le dernier arc quant à lui est un concentré d'action mais au final, il aurait suffit de quelques minutes de réflexion pour éviter tous les événements qui en découleront. Néanmoins on appréciera la fin de la première saison qui vient confirmer une deuxième saison d'ores et déjà annoncée qui adaptera sans doute la seconde partie de l'œuvre originale.

On remarquera par ailleurs quelques libertés prises sur la fin par rapport au scénario original pour le rendre plus accrocheur. Ce n'est pas dérangeant, au contraire cette nouvelle fin parvient à faire monter la tension, aussi bien pour les personnages que pour les spectateurs, afin de leur faire comprendre que les épreuves passées jusqu'ici étaient simples et que le pire reste à venir.

Des personnages très stéréotypés mais loin d'être des clichés

Au niveau des personnages, on peut citer Arisu Ryôhei qui va changer du tout au tout dans ce monde où il mettra à profit ses capacités de réflexion pour essayer de sauver le maximum de personnes. Je l'ai plutôt bien apprécié dans l'ensemble même s'il demeure le héros de shônen type assez classique. Il reste néanmoins efficace bien qu'il craquera à de nombreuses reprises.

On parlera également de Usagi Yuzuha qui sera la fille principale. Une héroïne assez athlétique grâce à son père qui l'entraînait souvent avec lui en trekking (le fameux entraînement dans les montagnes de tout shônen qui se respecte !). Un personnage assez bien creusé et qui demeure efficace bien que Yuzuha soit surtout mise en avant à partir de la moitié de la saison.

On trouvera également de nombreux autres personnages. La plupart ne seront que de pauvres victimes des jeux, mais on en aura quelques secondaires qui crèveront l’écran comme Chishiya Shuntarô ou encore Morizono Aguni.

Les personnages, malgré leurs caractères apparents, ne sont pas aussi manichéens qu'on ne pourrait le croire. Dans l'ensemble ils sont tous relativement bien développés, l'histoire se focalisant principalement sur Arisu, mais il ne sera pas rare que d'autres personnages soient mis sur le devant de la scène avec pour la plupart des flashbacks qui développeront leurs liens ou encore des scènes se déroulant avant l'arrivée d'Arisu.

Une réalisation efficace et pas cheap

La réalisation est du plus bel effet. Là où certains dramas ou mêmes adaptations nous avaient habitués à un côté cheap en raison d'un manque de budget flagrant, ici non. Le budget est conséquent et on s'en rend vite compte devant les effets spéciaux qui sont bien réalisés ou devant les plans de Tokyo vide d'habitants qui sont souvent très beaux.

De plus, là où ressort souvent un effet cosplay pour les personnages tirés de manga, ici la série s'en tire relativement bien puisque les héros ont tous un côté très urbain. Et même si pour certains on sentira directement l'inspiration du format papier comme pour Chishiya ou Takatora, les looks dans l'ensemble sont plutôt bons. On pourra souligner le jeu d'acteur qui, bien que pouvant être surjoué le temps d'une scène ou deux, demeurera convaincant tout du long, notamment YAMAZAKI Kento, l'acteur principal, qui s'en tire remarquablement bien.

Les musiques pour leur part sont peu mémorables mais restent efficaces, tout comme le générique, simple mais percutant, qui dévoile des images de Tokyo sans âme qui vive.

Une bonne adaptation live ?

En conclusion, Alice in Borderland est un très bon drama qui, avec les différents jeux, manie à merveille les retournements de situations avec à plusieurs reprises de beaux pics d'émotions. Un série plutôt efficace pour ceux qui voudraient se lancer dans un premier drama.

En effet, outre ses qualités, le jeu d'acteur dans l'ensemble est convaincant et l'on remarque tout de suite que la réalisation a bénéficié d'un bon budget. En clair une très bonne série que je conseille aussi bien aux amateurs du genre qu'aux fans de l'œuvre !