Breaking Bad
8.6
Breaking Bad

Série AMC (2008)

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La meilleure série, tous genre confondus, LA série à ne pas manquer

Bonjour à tous,

Voilà une série à laquelle je ne m' attendais pas du tout..... Je m' attendais à ce que cela soit bon, et dans la lignée d' autres séries ( qui varient entre bonnes ou très médiocres ). Mais voilà une série que je ne suis pas prêt d' oublier. Tout est fait pour atteindre la perfection. TOUT.

Que dire sur une série si parfaite,si aboutie,si renversante,si spirituelle ? "Breaking Bad" est tout simplement la série la plus démente qu'il m'ait jamais été donné de voir.Les raisons sont innombrables.A la réalisation très cinématographique,s'ajoute des trouvailles de mise en scène,un humour noir très corrosif,des scènes d'actions très sanglantes et d'autres jouant sur une intensité étouffante.Vince Gilligan,le showrunner a poli sa création jusqu'à l'extrême.D'un postulat de départ assez simple(un professeur de chimie et un petit dealer fabriquent de la métamphétamine),l'intrigue prend une ampleur incroyable,à mesure que le commerce devient florissant,que les mensonges deviennent énormes,et que les cartels locaux s'intéressent à eux.Bryan Cranston,acteur de génie,incarne un personnage à la dimension shakespearienne.Walter White veut sauver sa famille du besoin(il est menacé par un cancer),mais il s'enfonce de plus en plus dans son nouveau rôle.Un sort tragique semble inévitable...Tous les autres personnages sont ultra-charismatiques,du chef de gang méticuleux,en passant par l'équipier incontrôlable,un tueur à gages taiseux,un avocat hâbleur,ou un beau-frère agent des stups collant.On atteint des sommets dans les saisons 3 et 4,scotchantes,et adeptes du contre-pied.Sans oublier des pré-génériques toujours très inventifs,et une photographie très western mettant en valeur les paysages du Nouveau-Mexique.

La meilleure série que j'ai pu voir et de loin... Que dire si ce n'est que c'est un bijou, un modèle trop rarement suivi. La série aurait pu s'étirer vu son succès grandissant, mais les producteurs ont décidé de l'arrêter au bon moment, conformément à leurs plans de départ, ça mérite le plus grand respect. C'est bien simple, pour comprendre l'engouement autour de Breaking Bad, il suffit de réaliser que presque tout a été prévu dès le départ, les 5 saisons n'en forment en réalité qu'une seule, tout est pensé, ficelé, il n'y a pas de vide scénaristique. Là où Lost ou Walking Dead empile les idées, les intrigues, Breaking Bad s'en tient à son idée de départ. Cela donne une cohérence énorme, une évolution des personnages jamais vue. Il fallait oser le personnage de Walter White, anti-héros au possible, qui devient sympathique dans la saison 2 en devenant quelqu'un (même mauvais), puis sa transformation en Heisenberg le rendant complètement taré et difficilement défendable. Le mieux c'est même que la série fait très peu de teasing, il se passe toujours des choses dans les épisodes, pas besoin d'attendre les 2 dernières minutes. Aucune série ne peut se targuer d'avoir des secondes rôles aussi délicieux: Gus, Hank, les potes de Jessie etc, tous brillamment interprétés. Bryan Cranston est énorme, tant il s'adapte à l'évolution de son personnage, et Aaron Paul, petite frappe sans envergure au départ, arrive au fil des saisons a créer de plus en plus d'empathie envers son personnage. Et j'en vois au dernier point, qui en fait une œuvre hors-norme: sa réalisation. Breaking Bad fourmille d'idées, de plans mémorables (plan-séquence, mouvement de caméra). On ne regarde pas une série télé mais bien un film. La série nous offre de grands plans larges, la musique est très peu présente pour laisser place aux sons ambiants. Gilligan a dit dans une interview que BB s'inspire très fortement des Westerns et c'est bel et bien le cas, pour un rendu somptueux. Pour tout ce que cette série représente, son aspect cinématographique, sa cohérence, son schéma narratif, elle mérite bien le titre de chef d’œuvre.

Il y a de ces évènements télévisuels qui paraissent prometteurs et qui finalement s'effondrent pour plusieurs raisons : étirement ad nauseam des intrigues, arcs narratifs confus, le tout devenant de plus en plus improbable voire indigeste, et on finit la série avec un sale goût amer, si tant est qu'on prenne la peine de voir la fin (on se souvient des débacles Nip/Tuck, Heroes, Desperate Housewives, et aujourd'hui Dexter). Vince Gilligan a retenu les leçons de X-Files (mise en scène raffinée, scénarios originaux, personnages mémorables) tout autant que ses défauts (étirement, incohérences, longévité) et de toutes ces séries nous ayant excité au début, négligé à la fin. Il nous livre du coup Breaking Bad, qui commence doucement, monte crescendo, et s'en va vers des sommets stratosphériques lors d'une saison cinq exceptionelle !! Metteurs en scène créatifs, scénaristes dévoués, comédiens impliqués, Gilligan nous offre tout bonnement un must, non pas de la télévision, mais de la culture populaire dans sa globalité. Il y a donc de ces évènements télévisuels qui se produisent tous les cinq ou dix ans. Nous avons eu The Sopranos, The Wire, Six Feet Under, et aujourd'hui nous avons Breaking Bad. D'une puissance narrative sans faille, un crescendo dont les moments les plus tendus nous parviennent ces semaines-ci avec des épisodes impériaux, d'un jeu de comédien si puissant qu'on n'en finirait à ne plus dormir la nuit, le destin de Walter White nous renvoie aux grandes œuvres de la littérature, du théâtre et du cinéma. Un mélange ahurissant d'audace et de références en tous genres qui nous laisse bouche bées, presque groggy, depuis maintenant cinq saisons. Et c'est là où Gilligan et sa clique frappent le plus fort : ils commettent ce que presque aucune série n'a pu ne serait-ce espérer achever, à savoir non pas maintenir son niveau de qualité, mais le surpasser à chaque fois, à chaque saison. Qui aurait pu deviner qu'un seul plan, celui d'un pantalon retombant au sol pouvait introduire une série noire aussi impressionnante que celle-ci, qu'on s'impliquerait autant dans cette histoire aux accents tragiques, Leoniens, ou Palmiens ? Personne, et pourtant tout était là depuis le début. Walter White, sa vie de famille et son ascension, de simple "cook" surdoué au baron de la drogue, héros devenant par la force de choix iconoclastes un antihéros, il nous aura mis KO en fin de parcours. Mais le mérite ne revient pas uniquement à Bryan Cranston, comédien aujourd'hui légendaire, mais aussi Aaron Paul en Jesse Pinkman subtil et touchant, Anna Gunn en femme aimante, puis méprisée, et bien d'autres. Une distribution formidable au service d'une équipe de techniciens, scénaristes et réalisateurs qui méritent tous les prix et awards du monde. Bref, il est temps de se souvenir de Breaking Bad comme non pas une bonne série, voire excellente, mais comme un chef-d'oeuvre à placer aux côté des grands noms de la télévision et du cinéma.

Avec cette pépite qu'est Breaking Bad, Vince Gilligan nous prouve très clairement que l'on était loin d'avoir tout vu. (Clin d’œil aux inconditionnels blasés de fonds de tiroirs) Le Showrunner impose son style d'une main de maitre avec une touche unique et inégalable en bien des domaines. Cette série d'une incroyable complexité scénaristique se décline comme un bon repas consistant et nutritif avec en entrée, une saison 1 et 2 au rythme très lent et assez pauvres en rebondissements mais l'intérêt pour la suite démarre de là. Un prof de chimie cancéreux s’alliant à un jeune toxico dans le but de subvenir aux besoins de sa famille en se lançant dans la production et le trafique de méthamphétamine. Jusque là, originalité rime avec simplicité. Les personnages auxiliaires s'imposent naturellement, du beau frère, agent des stups collant et passant par l'avocat douteux et l'épouse curieuse. Pour tout dire, aucun élément n'est en retrait et même les seconds rôles ont ou auront une importance capitale par la suite. De plus, les personnages ne cessent d'évoluer au fil des épisodes; ils en deviennent attachants ou même parfois méprisables, mais quelque soit sa fonction, chaque entité nous entraine avec ferveur dans son univers respéctif. Rien n'est laissé au hasard car le moindre évènement, même insignifiant aura forcément d'énormes répercutions sur l'avenir. Une petite salade pour la saison 3 qui baisse un peu ( beaucoup ? ) en régime mais marque tout de même de grands changements entre les protagonistes: des alliances se créent, d'autres se dissolvent. Le plat de résistance assez chargé en surprises avec la saison 4 et 5 apportera sans peine les ingrédients nécessaires à la compréhension de bien des actes ultérieurs. La dégringolade, suite logique à tout les sacrifices occasionnés et toutes ces vies supprimées. Les scènes plus imprévisibles les unes que les autres s'enchainent en rythme effréné avec des trouvailles d'une rare intélligence sur chaque épisode. Quand à la fin, servit en dessert sur un beau plateau d'argent, clôture en finesse et d'une manière assez évidente cette incroyable aventure entre deux hommes que tout semble opposer mais rapprochés par le même instinct de survie. L'aspect technique de cette œuvre hors du commun se traduit par un scénario exemplaire, une qualité photographique magistrale digne des plus grands Westerns, le choix judicieux des dialogues et des acteurs qui apportent cette touche atypique et saisissante. De l’émotion, du suspens, de l'action, du visuel et bien sur une équipe technique de talent rendent sur ce tournage d’exception, toute la puissance sensorielle déployée par le 7ème art. Cette série d'une perfection absolue se traduit comme ma référence n°1 en matière de qualité et d'originalité. Un grand moment de télévision !!

Pourtant, longtemps hesitant a decouvrir cette série que je pensais pleine de clichés et d'épisodes moralisateurs des plus niais... Je l'ai decouverte que trés recemment Et là quelle surprise ! Dés la première scène, je suis rentré dans l'histoire, et la suite ne fût que plus captivante. Oscillant entre noirceur, humour, action , mais aussi moments plus accès sur la psychologie des personnages et les répercussions de leurs actes sur leurs vies privées, j'ai enchainé les épisodes en a peine 1 semaine. La première saison de 7 épisodes est a mon goût la plus réussie et ne laisse guère de temps mort, et s'enchaine a merveille, au point ou l'on se dit que tout ceci est digne d'un bon film de cinéma. Petit a petit les choses se mettent en place Walter s'endurcit, s'enfonce dans le mensonge, néglige de plus en plus sa famille qui est a la base la raison (le prétexte ?) de sa double vie avec celle de payer les soins pour son cancer. Plus Walt s'affirme et plus Jesse le jeune homme qui est sensé gérer leurs affaires s'efface et multiplie les bourdes qui entraient nos deux compères dans des situations aux retentissements "explosifs" . La saison 2 perd quelque peu en rythme et action malgré de très bons épisodes et se veut beaucoup plus axés sur la vie privée des personnages, avec des scènes éprouvantes et touchantes, notamment sur le lien paternel qui se créé entre Walt et Jesse qui dévoile sa sensibilité et se prend a aimer mais a quel prix ? La force de cette série : aucun partie pris des scénaristes, qui nous amènent subtilement a se rendre compte des actes mes surtout des conséquences. Finalité d'ailleurs de la saison 2 que l'on pourrait qualifier d'effet papillon . Les acteurs sont excellents, aussi bien ceux de premier et second plan et on s'y attache vraiment trés vite . Une bonne dose d'humour, pas mal d'action et de tension, revulsions! mais un plaisir sans cesse renouvelé ! La meilleure série actuelle pour ma part et je dois dire que je suis souvent trés ( trop ? ) critique.... Mes amis vous le confirmeront....

Contrairement à la majorité des séries où il ne se passe généralement pas grand-chose pendant 45 minutes et d'un coup cliffhanger de ouf et chacun crie au génie, l'intrigue de Breaking Bad reste active chaque instant. Qui plus est aucune série ne peut se targuer d'avoir des personnages principaux ou secondaires aussi travaillés et attachants que BrBa. Walt, Jesse, Hank, Gus, Mike ou Junior, les personnages révèlent leur profondeur au fur et à mesure que l'intrigue progresse, et c'est un véritable pincement au cœur de les quitter. D'autant plus qu'ils sont tous campés par des acteurs extrêmement talentueux offrant nombre de prestations inoubliables. J'en veut pour preuve cette prestation dans l'épisode "Crawl Space", lorsque Walter (interprété par un Bryan Cranston impressionnant d'implication dans son rôle) laisse éclater sa rage avant d'être pris d'un rire hystérique. Celui qui a vu comprendra mais à mon sens, aucun autre acteur si talentueux soit-il n'aurait pu si bien jouer cette scène. L'impact sur le spectateur n'en est que plus grand: j'ai beau avoir vu pas mal de films, jamais je ne m'était autant investi émotionnellement dans une histoire. L'évolution de Walt, par exemple, s'opère aussi bien à l'écran qu'en dehors. Au début de l'intrigue Walt inspire vraiment la pitié, au fil du temps les réactions évoluent: il suscite le respect en devenant quelqu'un, même en étant conscient qu'il est une ordure ses motivations restent très louables. Et petit à petit Heisenberg prend le dessus jusqu'à devenir le véritable bad guy de la série, de telle sorte que durant la saison 5 je me suis moi-même surpris à serrer très fort le poing devant mon écran, lorsque celui-ci devient véritablement une pourriture. Mine de rien c'est très fort pour moi qui ne suis pas si émotif devant un écran, ici la fin m'a même fait verser une larme, exploit qu'aucun film n'a encore accompli, à quelques exceptions près..... Ajoutez à cela la sensation toute particulière de connaître les personnages mieux qu'eux-mêmes, après les avoir vu pendant deux semaines évoluer, souffrir, grandir, faire des erreurs et en apprendre, à ce niveau je dirais que c'est même propre à la série Définitivement s'il y en a un devant qui tout le monde ferme sa gueule quand il s'agit de développer des personnages c'est bien cette série. Et c'est parce que malgré sa réalisation très cinématographique très inspirée des westerns (qui va de paire avec la formidable OST), Gilligan a compris ce qui rendait une telle chose quasi impossible au cinéma: dans une série, on est libre de prendre son temps. Et celle-ci ne s'en gêne pas, ils ont été pousser le vice jusqu'à dédier un épisode entier à la chasse d'une mouche ! Un épisode absolument délicieux, d'ailleurs, et qui détermine vraiment qui aime ou pas la série. Mais malgré cela "Breaking Bad" ne parait jamais long, encore moins redondant et jamais ô grand jamais en panne d'inspiration, chose dont peu de séries peuvent se vanter (bon j'avoue pour le coup c'est du pur fanboyisme ).

Après, pour nuancer un peu mon propos, au final, l'histoire dans son idée de base (vraiment très schématisée) n'a rien d'exceptionnelle, c'est le sempiternel scénario que Scorsese affectionne tout particulièrement: L'histoire du type qui réussit dans un milieu criminel, et qui finira par chuter du fait de sa réussite. "Breaking Bad" c'est simplement le squelette de "Scarface", des "Affranchis" ou du "Loup de Wall Street" dans un contexte différent et sur une durée élargie et ça, Vince Gilligan ne se l'est jamais caché. Mais c'est traité ici d'un point de vue si humain, chose que personne n'avait encore fait, que l'on oublie ça volontiers, surtout quand on admet que le cinéma n'a jamais rien inventé. Une série si minutieusement réfléchie aussi bien en terme d'efficacité qu'en terme de sens, ça ne se refuse pas. Et le public le lui rend bien: "Breaking Bad" a su en quelques années transcender sont statut de divertissement pour bâtir par le biais de ses fans une véritable mythologie vis-à-vis de ses personnages et de ses thématiques fortes.

Sur ce, je vous laisse. Prenez soin de vous. Et pour ceux qui ne connaissent pas encore cette série, foncez la regarder. Elle vaut vraiment le détour. Prenez soin de vous. Et foncez la culture n' attend pas ! :). A bientôt. Tcho.
ClementLeroy
10
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le 4 févr. 2015

Critique lue 688 fois

3 j'aime

San  Bardamu

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