Deadwood
7.6
Deadwood

Série HBO (2004)

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Deadwood? Vous avez dit Deadwood? Les mots ne réussirons que difficilement à transmettre la puissance et l'intensité d'une telle œuvre. Deadwood est un mystère. Une ode au western. L'idéale représentation d'un monde souvent trop mal défini. Si Sergio Leone a su atteindre l'excellence c'est la perfection qui est ici obtenue. Le statut de série télévisée s'en trouve presque réducteur. Crasse, sang, meurtres, boue, prostitution, dégénérescence... A chaque épisode un réalisateur différent, la mise en scène est pour chacun virtuose et innovante. Tous les dits épisodes sont d'une beauté à couper le souffle. La richesse insensée des dialogues est preuve de grande qualité. La pureté de la photographie est inégalable, le travail est puissant et le résultat à la hauteur de l'effort fourni. Le soin apporté au décors n'est semblable à aucune autre réalisation. La pertinence des propos et des actes dépasse l'entendement tant l'équilibre entre brutalité et subtilité sublime le tout. Mais quelle étrange idée que d'arrêter une telle réussite en plein essors ! Manquerait-il une saison ? Pour sûr. La série reste inachevée, nous laissant sur notre faim et sur toutes ces choses aussi belles qu'immondes. Si le manque de moyen était le principal obstacle à la continuité de cette réalisation je crains qu'il n'y ai aucune solution. Mes lamentations se feront entendre. Un éternel suspend pour un manque de succès. Ce fut sans doute trop fort, trop dur. Ces réalisations sont tenues d'une poigne de fer par des personnages incroyablement denses et divers : Un propriétaire de saloon meurtrier raffolant de whisky et de pêches en conserve, un shérif quincaillier dérangé et peu a cheval sur les lois lors de ses pertes de sang froid, un médecin étrange brute de décoffrage mais sacrément humain, un miteux et stupide gérant d’hôtel pourvu des costumes abracadabrant et de phrases rocambolesques, une veuve maintes fois remariée mais courageuse et très portée sur le laudanum, une Calamity Jane faisant office d'éponge à gnôle, un propriétaire de saloon concurrent au visage coulant et détestable, une prostituée aillant très peu de retenue et de self contrôle mais parfaitement lucide... Ceux ci et bien d'autres encore forment un univers aussi clos qu'incroyablement divers. Mais aussi folles soient ces personnalités, elles restent humaines, une chose rarement bien représentée qui est ici sublimée. Avouons que ces innombrables personnalités n'auraient pas pris si avidement vie si le choix des acteurs n'avait pas été aussi bon. Ils brillent tous, ils sont parfaits; Ian MacShane, Brad Dourif, Timothy Olyphant, Molly Parker...Tous incroyables de droiture, de justesse, à chacun sa tare, sa folie, sa douceur. Les scénarios sont orchestrés de façon fine et intelligente faisant place aux divers rebondissements et nouveaux arrivants. Tout est incroyablement réaliste, rationnel sans le moindre défaut d'aménagement. A chaque vision nous y plongeons, nous y vivons. Terrifiante peinture d'un monde sale, cruel, détestable et malsain. La violence règne et les plus belles âmes sont vite évacuées. Les tyrans arrivent, repartent ou sont présent constamment. La ville elle même en est un. Si vous choisissez d'y entrer vous n'en ressortirez pas indemnes. Faites vos jeux. Bienvenue à Deadwood un enfer sur terre ou faire fortune...
Rat
10
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le 23 mars 2013

Critique lue 478 fois

Rat

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