Amour, gloire et aliens?

Habituellement je ne commente pas une série avant d'avoir vu 5 ou 6 épisodes mais cela faisait longtemps qu'un pilote ne m'avait pas autant intriguée. C'est parti pour une pré-critique uniquement basée sur le premier épisode : je changerai ma note en fonction de la suite.

Je suis très embêtée. J'ai testé cette série sans rien savoir du pitch si ce n'est que c'était de la science fiction de type post-apocalyptique, ce qui peut tout aussi bien m'intéresser que m'ennuyerr profondément. 1h25 plus tard (format peu agréable d'ailleurs, heureusement que ce n'est que pour le pilote)... je ne suis pas plus avancée. J'ai passé mon temps à osciller entre l'exaltation et l'ennui profond, quasiment sans la moindre transition. On dirait deux séries totalement différentes qu'un scénariste fou tente de mélanger en dépit du bon sens.

La première partie du mélange est très attractive, la partie vraiment sci-fi quoi. Les 5 premières minutes font fortement penser à du Mad Max si Mad Max avait eu deux fois plus de budget. Les vaisseaux sont superbes, les différentes races très réussies (bon, après, j'ai beaucoup aimé Andromeda et Farscape donc vous vous doutez que le kitch ne me fait pas peur), les scènes de bataille valent franchement une bonne partie des films sur ce thème... bref, le coté post apocalyptique est pour moi totalement réussi. On retrouve aussi un petit coté Babylon 5 avec ces différentes races forcées à cohabiter dans un endroit clos, du Star Trek/Star Wars/Andromeda dans le look des différents aliens, du Firefly (le héros rappelle je trouve fortement Mal et son vieux camion à l'air pourri mais extrêmement bien équipé est un ersatz de Serenity) et, comme ledit Firefly, du western. Vraiment, toute la mythologie autour de cette série est bourrée de potentiel même si rien n'est franchement original (peut-on vraiment faire du totalement original en sci-fi cela dit?).

Le problème vient du fait que le jumeau maléfique de notre scénariste geek a apparemment imposé à ce délicieux cocktail un mélange fortement enrichi en soap/séries pour ados : un peu de Petite maison dans la prairie pour les tensions de voisinage entre bouseux américains, un soupçon de Hartley coeur à vif et compagnie pour les histoires d'ados rebelles et d'amours interdites (j'imagine que les scénaristes visaient plus Romeo et Juliette mais ce n'est pas trop comme ça que je l'ai ressenti), un tantinet de relations père/jeune fille conflictuelles... boooooooooooooring! Plus qu' à ajouter à cela les personnages caricaturaux typiques des soaps : le vilain salopard mafieux, sa belle et glaciale femme, la famille rivale qui ne vaut pas mieux, l'honnête chef de la ville un tantinet dépassé par les événements... J'ai franchement eu du mal à tenir devant certains passages particulièrement plats/convenus.

Et puis il y a les appâts, tout ce qui nous pousse à revenir la semaine prochaine. La mythologie générale, les différentes races, certaines des intrigues développées... Bref, si la série parvient à se débarrasser du côté soap et à exacerber l'aspect sci-fi, je pourrais bien avoir trouvé mon nouveau coup de cœur : le potentiel est clairement là. Dans tous les cas, j'espère que la série ne compte pas s'éterniser: il y a là matière à faire une excellente série courte mais je suis très dubitative sur l'intérêt de l'étaler sur la durée.