L'après Endgame est dur. Très dur. La tentative Marvel/Disney de perpétrer l'aventure à moindres coûts, sur plusieurs formats, s'avère laborieuse. Réalisés par une téléaste peu inspirée qui ne sait tout simplement pas cadrer, filmer du suspense, des séquences d'émotions ou proposer la moindre cinématographie, les six épisodes qui composent la mini-série de 4h restent durs à apprécier. L'écriture de Malcolm Spellman (La Guerre des pères), elle, est pénible, oscillant entre une refonte hasardeuse de L'Arme Fatale pour le côté buddy movie et une suite spirituelle du Soldat de l'Hiver pour ce scénario techno-thriller plein de coups fourrés et de litiges gouvernementaux.
C'est nul, mal interprété, mal écrit, mal réalisé, très mal rythmé (Dieu qu'on s'emmerde !). Entre une intrigue dont on se fout royalement, des blagues qui tombent à l'eau hormis une ou deux punchlines, des affrontements illisibles et des passages feel good bien niais en Louisiane, on a droit à quelques bonnes idées. De vraies bonnes idées. Outre un message bien démago façon Disney — aussi louable que présenté avec la délicatesse d'un Depardieu après un restau à Noël — qui prône que le racisme c'est pas bien et que le gouvernement c'est que des menteurs, on nous présente un nouveau Captain America sombrant dans le côté obscur (inexploité) et la dégénérescence du modèle patriotique.
Hélas, la sauce ne prend jamais, la faute principalement à un traitement bâtard et une mise en scène inintelligible. Impersonnel au possible, continuant encore et toujours de teaser l'avenir sans parvenir à concrétiser le présent, Marvel nous montre au forceps le deuil de Wilson et Bucky tout en essayant de faire un buddy movie raté (alchimie, où es-tu ?), un récit d'action exclusivement réalisé avec des gros plans et un après-Avengers du pauvre, morne, insipide, dénué d'intérêt si ce n'est pour les trois fans au fond de la salle. Au lieu de tirer sur la corde, Marvel devrait envisager une autre option avec cette dernière...