Il ne peut en rester qu'un !
Avant de commencer cette critique, je tiens à préciser qu'elle se fonde uniquement sur la série télévisée car je n'ai pas lu les livres à l'heure où j'écris ces lignes. Inutile donc de la rapporter à l'œuvre littéraire, qui je ne le doute pas, doit être de meilleure qualité.
Ce qui est intéressant de noter en premier point, c'est l'univers fantasy de la série, qui n'est pas le plus courant, loin de là, dans les productions américaines. Moi-même amateur du genre, je ne pouvais qu'être charmé par cette ambiance très médiévale qui règne. Toutefois, le premier bémol arrive bien vite. Game of Thrones tombe facilement dans le racolage à grand renfort d'obscène et de violence, et ce, presque systématiquement. Je n'ai pas souvenir d'un seul épisode où l'on ne voit pas l'un ou l'autre des protagonistes copuler avec sa donzelle ou une prostituée, et ce, même si cela n'apporte rien à l'histoire. Quant à la violence, la série en regorge, en abonde, jusqu'à en déborder tant c'est à l'excès. L'univers dark-fantasy est surexploité. Ce n'est pas parce que l'univers est sombre et dangereux qu'il faut qu'à chaque fois qu'on fait une rencontre dans les bois, ça dégénère en bain de sang. Pourtant, c'est extrêmement récurrent.
Le second détail qui m'a sauté aux yeux dès le début de la série est le délit de faciès que se coltinent les acteurs. À peu d'exceptions près, les méchants ont des têtes de méchants, les gentils des têtes de gentils. Ce détail est tout de même curieux, dans la mesure où il creuse un fossé entre les protagonistes, en donnant un aspect manichéen à la série, qui n'existe pourtant pas dans le script.
Passé ces choix curieux de la production, on est en droit de s'intéresser à l'histoire et aux personnages. Dans l'ensemble, les différents arcs sont intéressants, tout comme les personnages, rarement clichés (à part John Snow). Chacun aura ensuite ses préférés, selon ses goûts. Ce qu'il est intéressant de voir, ce sont les différents développement des personnages, comme Daenerys qui passe de fille soumise à conquérante, ainsi que les différents croisement des arcs.
Mais il serait trop long de détailler ces histoires une à une. Prenons plutôt les saisons dans leur globalité.
La première saison est sympathique, mais sans plus. Le rythme est assez lent, il y a beaucoup trop de protagonistes d'entrée de jeu pour vraiment s'attacher à l'un ou l'autre. Le délit de faciès précédemment évoqué n'aidant pas non plus. Du coup, quand certains disparaissent, on en est parfois à se demander de qui il s'agissait. Le seul coup de théâtre de la saison m'ayant été éventé à cause de l'acteur (habitué à trépasser dans les films), je n'ai pas vraiment ressenti un réel engouement pour la série. À vrai dire, si je n'avais pas regardé la première saison avec deux ans de retard, je n'aurais probablement jamais regardé la suite.
La deuxième saison en revanche est un poil meilleur. Après avoir réussi à digérer les différentes histoires, on se prend facilement d'intérêt pour les enjeux. À noter néanmoins que plus qu'une intrigue politique et des manigances, on a surtout droit à une guerre par représailles. Mais certains arcs nous le font un peu oublier, et on se demande vite quelle famille va l'emporter. Ce qui est dommage à mon sens, c'est que cette saison est vraiment prévisible et convenue. On voit venir à l'avance la disparition des personnages, et les situations sauvées in-extremis sont trop nombreuses. Il manque un côté dramatique dans les circonstances, liées aux erreurs plus qu'aux assassinats, tout comme il manque d'imprévisibilité.
Quant à la troisième saison, c'est sans doute la pire des trois. La plupart des arcs passent en mode "feu de l'amour". Il y a des couples PARTOUT. Et franchement, c'est pénible. Quand il ne sont pas en train de s'ébattre pour respecter la règle de un plan cul par épisode, ils se susurrent des mots d'amour et des promesses niaises. Alors, d'accord, pourquoi pas, si y en avait eu un seul. Sauf qu'il y en a quatre ou cinq, sans compter les couples en devenir. Quand c'est replacé dans le contexte pour créer des tensions au niveau des mariages d'intérêt, d'accord. Mais le reste, c'est juste barbant et ça n'apporte rien à l'histoire. Et, même constat que pour la deuxième saison, rien de très surprenant à l'horizon. Les rares retournement de situations sont prévisibles plusieurs épisodes à l'avance.
Au final, bien que le concept de la série, à savoir les jeux politiques pour le trône, soit intéressant et original, je déplore que cet aspect soit finalement réduit à une guerre de vengeance plus qu'autre chose. Ça, et la surabondance de violence et de sexe qui tire la série vers le bas. Si j'avais à noter par saison, je mettrais 7 à la première, 8 à la deuxième et 6 à la dernière.