"Si le trône était fait d'un millier de bites et non d'épées, on ne pourrait l'en déloger"
Malgré une très bonne production (une magnifique photographie, un univers très bien installé, des personnages attachants, une intrigue soutenue), cette série souffre (à mon sens) de l'omniprésence de ce qui est une tentative d'imposer le sexe comme un élément de l'intrigue. Or il n'en est rien, loin de là, puisque le sexe est et demeurera toujours à l'écran un élément de voyeurisme.
Il me semble que cet univers supporte mal la traduction visuelle de la lubricité de son créateur, car les téléspectateurs ne peuvent et ne sauraient être traités comme des lecteurs. Le lecteur imagine; nous, nous voyons. Point d'imaginaire pour le téléspectateur, et la surdose de sexe dont on nous affuble constamment, épisode après épisode, de façon souvent maladroite et attendue, tient plus du voyeurisme malsain.
Par le plus grand froid, les femmes se baladent à poil sous leurs tuniques ; des scènes entières sont consacrées à des prostituées qui se caressent ; un homme torturé depuis des jours saura trouver de quoi éveiller son désir alors que deux dindes se frottent à lui, etc. Sans parler des filiations établies par inceste à tous les coins de rue.
Une époque moyenâgeuse n'est pas un permis de tout montrer au téléspectateur, alors même que la série s'essouffle à petit feu à force de tuer les quelques personnages dignes d'intérêt.
Il y a donc un déséquilibre qui se forme au fil des épisodes entre des scènes de sexe sans intérêt trop nombreuses et une intrigue qui voit son propre intérêt s'appauvrir lentement.
Le sexe, toujours le sexe, encore le sexe, du sexe en veux-tu-en-voilà. Inutile, maladroit, brouillon, crasse, trop souvent injustifié donc de plus en plus consternant de lourdeur. Je n'ai guère de faiblesse à ce sujet, ce qui fait que même si j'apprécie le reste c'est un détail qui m'épuisera vite.
Il n'est qu'un homme à ma connaissance qui maniait ce genre de scènes à la perfection : une description raffinée, douce, émouvante dans un style qui n'appartenait qu'à René Barjavel.
Aujourd'hui, face à GoT, je suis navrée de ne pouvoir que constater qu'une série voit son fort potentiel gâché par la trop tentante facilité de montrer des culs et des nichons à tout va.
Dommage.