A table ! with spoilers

Saison 1
Série basée sur les personnages créés par Thomas Harris et se déroulant avant le roman DRAGON ROUGE, elle nous met en présence du profileur du FBI Will Graham, de son supérieur Jack Crawford et du bon docteur Lecter. On part avec une longueur d’avance sur les mecs du FBI, parce qu’on sait qu’en plus d’être psychiatre, ce bon docteur est cannibale, parce qu’on a vu les films qui lui sont consacrés (MANHUNTER, première adaptation de DRAGON ROUGE, et qui un peu vieilli, LE SILENCE DES AGNEAUX, le meilleur et de très loin, HANNIBAL, nanar classieux de Ridley Scott, et DRAGON ROUGE, film moyen de l’habituellement mauvais Brett Rattner). Donc, on a tout le background en tête.
La série s’attache à nous montrer les relations entre Graham et Lecter, qui se déclinent sous divers aspects : Psy/Patient, Amis, Nemesis l’un de l’autre, soupçon d’attirance homo.
Lecter est un psy qui aide le FBI en général et Graham en particulier à chasser les pires détraqués du monde. Enfin, du monde, ils sont tous concentrés dans la banlieue de Baltimore. Et je ne vous conseille pas d’y aller en vacances : entre celui qui fait un totem avec les corps de ses 17 victimes, celui qui fait des cordes de violons avec les intestins, celle qui enlève les enfants pour les envoyer tuer quelques années plus tard leurs propres parents et celui qui transforme (littéralement) en ange ses victimes (j’en passe, parce qu’il y en a un par épisode, donc 13 sur cette saison), il fait bon de ne pas traîner dans les rues…
On ne voit que les conséquences de tout ça. C’est très graphique, et donc assez glauque.
Parce qu’HANNIBAL est une série où l’on parle. Beaucoup. Trop. Graham est un profiler qui se met à la place des tueurs, d’où le fait que son supérieur l’oriente vers le psy consultant, Lecter. Les discussions ont souvent l’air abscons, mais on comprend petit à petit où le scénariste nous amène.
Parce qu’Hannibal, en plus d’aider le FBI, les détourne de la vérité en commettant lui-même des crimes copiés sur ceux des enquêtes, mais avec son but de cuisiner des morceaux humains. D’où de nombreuses scènes de repas et de recettes très classieuses, d’autant, raffinement suprême, qu’on nous laisse supposer qu’il sert ses délices humains à ses invités.
Frôlant la limite nanar/film cérébral, la série est pénible, bien que sauvée par des comédiens excellents : Hugh Dancy en Graham tourmenté et visiblement à la limite de la schizophrénie est convaincant, Lawrence Fishburne en Crawford est à sa place, tous les seconds rôles sont juste comme il faut, et Mads Mikkelsen campe un Hannibal remarquable, entre délicatesse, violence renfermée, séduction et élégance. Il nous fait parfaitement oublié Anthony Hopkins.
Je vais me faire une tête de veau et vous ferais un ajout plus tard pour les saisons suivantes.

Saison 2
Là où la première saison traînait de par l’obligation d’introduction des éléments de l’intrigue, la deuxième semble aller plus vite mais est plus confuse.
On est en permanence dans le faux semblant, et le jeu auquel se livre les deux protagonistes principaux est très troublant.
On découvre petit à petit l’attirance quasi sexuelle (rien n’est très clair…) qu’ils ont l’un pour l’autre.
Alors, oui, on a toujours autant de fous en liberté, oui, il y a toujours autant de dialogue, mais jusqu’au dernier épisode, qui lui est remarquable, ça patouille.
Ce dernier épisode sauve la mise et laisse alors transparaître l’œuvre, et certains trucs sont alors plus clairs.
Donc, oui, il faut se cogner douze épisodes (qui, pour ceux qui connaissent les bouquins d’Harris, jouent avec ce qu’on savait de l’histoire), mais ça n’en vaut que très peu la peine.
La série devenant pénible, j’ai arrêté à ce stade…