L'escalade de la maitrise

Alors que la série peine à se lancer et qu'il nous faut être gavés des visions de Will Graham pour pouvoir voir plus loin et plus grand, la saison 2 monte en puissance et notre maitre ès manipulation prend le premier rôle à grands coups de lames et d'invasions mentales. Le potentiel de la série gicle, malgré quelques procédés visuels et narratifs parfois lourdingues qui viennent un peu gâcher la fête. On les retrouvera dans la saison 3 qui, habile et envoûtante, fera pardonner les frustrations et le jeu trop récurent de l'ellipse. Car même si la complexité mentale du personnage d'Hannibal a probablement inspiré d'imprudentes volontés de troubles de la narration, on oublie volontiers les pertes d'équilibre au profit de ce que cette dernière saison a à nous offrir. Évolution, mutation, emprise, fusion...
Inutile de dire que Mads, sourire vicieux aux lèvres, crève l'écran au sommet de cet échiquier tragique baigné d'un traitement du double abouti. On retrouve un Hannibal érudit que la série a su un peu tardivement mettre en valeur, tout en respectant ses talents incontestables et premiers d'ogre cérébral, et sans le réduire à un simple mangeur de cerveaux.
Le Plan aboutit dans une fin de série violente, délicate et admirable pour un projet annulé en cours de route. Respect