Meh.

Ce mot résume assez bien l'opinion que j'ai de cette série.
Je n'ai pas grand chose à reprocher à la réalisation et à la reconstitution de des 60s. Tout est parfaitement soigné. Par contre, l'histoire en elle-même manque de vrais moments épiques. Que ce soit les victoires ou les défaites du perso principal, on nous les passe en avance rapide, avec très peu d'emphase sur la tension des matchs, sauf pour le match final qui (et heureusement) a été plutôt bien mis en scène. Alors ok, les échecs est un jeu silencieux, donc il y avait le risque d'ennuyer l'audience à passer trop de temps sur un match. Mais pourtant, des oeuvres comme Hikaru no Go y arrivent superbement (au passage, lisez/regardez Hikaru no Go, c'est peut-être adressé à un public "enfants/ado", mais bon sang ce que c'est bien fait et passionnant, alors même qu'on n'y comprend rien au Go).
Enfin, Elisabeth Harmon en elle-même manque terriblement de sympathie. On a du mal à s'attacher à une jeune femme aussi froide, vindicative et plutôt ingrate. On dirait qu'elle n'est reconnaissante qu'envers son mentor (et encore, elle a eu très peu de pensées envers lui durant toute la série, à part à la fin) et envers sa mère adoptive. Tous les autres joueurs qui l'ont aidée, elle les a tous rejeté sans ménagement, et leur adresse à peine un peu de gratitude à la fin. Niveau character development, on repassera...
Du coup, je suis un peu surprise que la série ait fait l'objet d'un tel buzz. Ce n'est pas mauvais, loin de là, mais ce n'est vraiment pas exceptionnel non plus.
Après, si ça a donné à certaines personnes d'apprendre à jouer aux échecs, tant mieux. :-) C'est un jeu qui en vaut la peine.