Love
6.5
Love

Série Netflix (2016)

Voir la série

Saison 1.
Mickey et Gus sont tous deux dans une impasse affective, ils ont la trentaine et ne se connaissent pas encore. Le premier épisode s’intéresse à leur quotidien professionnel et leurs déboires sentimentaux. Elle travaille comme programmatrice dans une radio locale, lui est professeur particulier sur le tournage d’une série de sorcières. Et ils vont tous deux mettre un terme à la relation amoureuse stérile qu’ils entretiennent chacun de leur côté. L’épisode suivant les voit se rencontrer, un lendemain de cuite, dans une épicerie. Et les suivants vont les rapprocher, les éloigner, les assembler dans une mouvance rom’com qui s’affranchit aisément des codes de la comédie romantique. Apatow est derrière tout ça donc c’est forcément génial, drôle et sinistre, énergique et down tempo ; Toujours dans une évolution insondable. La série creuse les personnages qui gravitent autour de Mickey et Gus, avec entre autre la colocataire de Mickey – qui rappelle d’abord la Soshanna de Girls et devient beaucoup plus dès l’épisode du rencard entre elle et Gus, arrangé par Mickey. Ampleur que prend aussi cette mini starlette, incarnée par la cadette Apatow, Iris (qui fait quelques apparitions dans ses films) devenue ado. Ainsi que tous ces personnages secondaires croisés à la radio, au studio, chez Gus, par exemple lorsqu’ils font leurs soirées dédiées à créer des chansons de génériques de fin de films qui n’en ont pas. Idée qui fait écho à d’autres déjà apparues dans certaines réalisations d’Apatow, de Knocked up à This is 40. La série creuse moins l’humour gras habituel que les longues séquences évoluant sur un épisode entier : Ici un dîner ou les tournages studio, là une soirée cosy ou une soirée magie. Et donc s’aventure aussi dans les aspirations et la solitude respective de ses deux héros. A ce jeu-là, Mickey et ses dépendances multiples, à la drogue comme au sexe, sa dépression et son impulsivité, gagne par KO et campe un personnage relativement nouveau (féminin, déjà) dans l’univers du cinéaste, depuis le très beau virage Crazy Amy, en fait. Les dernières minutes de la saison m’ont fait chialer. En fait, je suis tombé amoureux aussi bien de Mickey que de Gus. De la cruauté malade de Mickey, toujours à contretemps. Et de la façon qu’à Gus de jouer avec son corps couplé à une énergie maladroite dans le langage qui m’ont souvent évoqué Woody Allen, celui de Annie Hall. Ils vont sacrément me manquer ces deux-là. Vivement la saison 2.


Saison 2.
Cette deuxième saison de Love reprend exactement là où s’était stoppé la première : Sur le parking d’une station essence. On y voyait Mickey et Gus se retrouver tout en ayant pleinement conscience de la fragilité de leurs retrouvailles. Et cette nouvelle saison ne va faire que ça : Raconter la construction et la déconstruction de ce couple, aussi bien dans la progression de ces douze épisodes que compose cette saison qu’au sein de chaque acte. Une variation infinie sur une même situation, en somme. Hormis deux épisodes plus légers et ludiques – d’autant plus étonnant qu’il s’agit des deux extrémités – Love aura crée un crescendo parfait consistant à éloigner chaque fois davantage notre couple vedette géographiquement, jusqu’à culminer dans un dixième épisode où leur correspondance n’opère plus que par Skype, rapport doux et bienveillant qui se solde vite par une énième altercation. C’est Nous ne vieillirons pas ensemble, à la sauce Apatow. Avec nettement plus d’espoir que dans le chef d’œuvre de Pialat, forcément. C’est très beau, dans la continuité de la première saison, peut-être même plus fort encore.

JanosValuska
8
Écrit par

Créée

le 28 mai 2016

Critique lue 458 fois

2 j'aime

JanosValuska

Écrit par

Critique lue 458 fois

2

D'autres avis sur Love

Love
Fosca
8

L'Apologie de la Loose

Love, la nouvelle série originale Netflix de Judd Apatow est, avouons-le, une excellente découverte. En l'espace de seulement dix épisodes, Love n'a ni le temps d'être parfaitement construite ni le...

le 29 mars 2016

37 j'aime

Love
CapitaineNemo
9

De la romance qui surprend, mais oui ma bonne dame.

Voilà bien longtemps que je ne me suis pas fait attraper par une série en mode "comédie romantique"... En général, c'est un élément qu'on trouve saupoudré dans bon nombre de série buddy-smile à la...

le 24 févr. 2016

24 j'aime

1

Love
Filmosaure
3

Critique de Love par Filmosaure

Netflix est désormais un vivier de nouvelles séries à découvrir, et Love de Judd Apatow, Paul Rust et Leslie Arfin aurait pu en faire partie. Mais le cynisme constant auquel nous sommes confrontés...

le 29 déc. 2016

14 j'aime

Du même critique

Titane
JanosValuska
5

The messy demon.

Quand Grave est sorti il y a quatre ans, ça m’avait enthousiasmé. Non pas que le film soit  parfait, loin de là, mais ça faisait tellement de bien de voir un premier film aussi intense...

le 24 juil. 2021

31 j'aime

5

La Maison des bois
JanosValuska
10

My childhood.

J’ai cette belle sensation que le film ne me quittera jamais, qu’il est déjà bien ancré dans ma mémoire, que je me souviendrai de cette maison, ce village, ce petit garçon pour toujours. J’ai...

le 21 nov. 2014

30 j'aime

4

Le Convoi de la peur
JanosValuska
10

Ensorcelés.

Il est certain que ce n’est pas le film qui me fera aimer Star Wars. Je n’ai jamais eu de grande estime pour la saga culte alors quand j’apprends que les deux films sont sortis en même temps en salle...

le 10 déc. 2013

27 j'aime

6