La série a tendance à tomber dans des facilités qui auraient pu être évitées. Le scénario, tout d'abord, qui justifie toujours les actions de l'héroïne, pour qu'elle puisse rester un modèle d'honnêteté et de bonté. Pourquoi, d'ailleurs ? Game of Thrones a prouvé maintes fois qu'un bon héros n'a pas besoin d'être infaillible. Et puis, il y a sans arrêt ces répliques un peu niaises qui nous éloignent un peu de cette héroïne trop parfaite. Et cette voix-off aussi, quelle idée...
Mais bon, reste toujours cette attention du détail : de la poussière qui survole un lit défait, des couleurs qui composent un plan harmonieux, certains ponts habiles qui lient un épisode à un autre... Etrangement, la musique n'y est pas présente de façon intempestive, elle ne force pas la réaction du spectateur. La caméra cherche sans arrêt les personnages, et la perspective historique y est souvent crédible. L'esthétique est soignée, on y découvre l'Ecosse, qui apparait tour à tour splendide, sauvage et mystérieuse. Claire et Jamie sont beaux et charismatiques, et leur duo fonctionne bien. Cette épopée, c'est aussi celle d'une femme moderne et libérée qui remet en question les réflexes misogynes de l'époque. Epopée est un mot très juste : on peut noter la qualité dramatique de l'épisode 4 durant lequel l'héroïne et un certain soldat anglais s'affrontent sans jamais se dévoiler. Excellent coup de maître : je m'y suis trouvée désorientée, crédule et finalement abasourdie.
Alors, bon, c'est volontairement et non sans une certaine admiration pour ces paysages tout verts qu'on se laisse aller à cette histoire qui a tendance parfois à se mordre la queue à force d'éviter toujours la prise de risque.