Person of Interest
6.6
Person of Interest

Série CBS (2011)

Mise à jour saison 2 et 3 : comme je m’y attendais, la mythologie s’est étoffée de plus en plus au point de devenir prépondérante dans la saison 3, où presque chacun des 23 épisodes participent à l’intrigue ! La meilleure saison (pour l’instant). Avec l’arrivée de nouveaux ennemis, la conclusion de certaines intrigues, la série poursuit la réflexion autour de la technologie, la sécurité et la liberté, avec un rythme soutenu pour annoncer une quatrième saison particulièrement intense ! (Plus de détails plus bas)

John Reese, un ancien agent de la CIA au passé trouble, est recruté par l’énigmatique Harold Finch, au passé tout aussi obscur. Il a conçu une machine qui analyse tout, des enregistrements caméra aux communications. A l’origine conçue pour prévenir les actes terroristes, elle permet aussi de prédire les meurtres anticipés. L’idée est intéressante, la liberté sacrifiée au profit de la sécurité, en plein Amérique post 11 septembre. On comprend que cette machine est gardée secrète, et que Finch agit dans l’anonymat le plus total, au risque de l’inquiétude et des dérives que cela peut engendrer. Des craintes légitimes pour ne pas donner naissance à un monde ressemblant à 1984 !
Entre ces deux hommes de nature paranoïaques, la confiance est lente à s’établir. Elle augmente peu à peu, mais sans jamais être complète. Ils sont aidés par Fusco, ancien flic corrompu forcé de les aider, et Carter, qui cherchait à l’arrêter avant de découvrir qu’il aide les gens, même si ses méthodes lui posent problème. Les choses évoluent donc assez rapidement, Carter ne passera pas toute la saison à le pourchasser.

Les premiers épisodes donnent l’impression que ce concept n’est qu’un prétexte pour des épisodes « affaires de la semaine », ce qui ne serait guère différent d’une série policière (et comme d’habitude la note prouve que beaucoup se sont arrêtés sur cette impression…). Mais cette sensation s’estompe à l’arrivée de plusieurs intrigues d’une mythologie appelée à s’agrandir. En effet le duo de choc a rapidement affaire à des ennemis redoutables : Elias, qui prend peu à peu le contrôle de la ville, Root une redoutable hacker, et le HR un groupe de policiers corrompus. La CIA, aux agissements plus que douteux, est déterminée à remettre la main sur Reese, quitte à l’éliminer. Enfin, il semblerait que le gouvernement qui utilise la machine pour lutter contre le terroriste ne soit pas qu’animé des meilleurs intentions. ..
Quand bien même ces épisodes « stand-alone » sont de bonnes factures. Agissant dans l’anonymat, le mode d’enquête diffère d’une série policière classique (interrogatoires, experts scientifiques etc…). Reese ne peut compter que sur lui-même sur le terrain (ou presque), et sur ses compétences apprises dans son passé d’agent secret, ce qui donne lieu à pas mal d’action plaisante. Seuls les meurtres anticipés étant concernés, cela exclue tous les crimes passionnels ou simples accidents qui sont souvent la cause des enquêtes classiques. Les affaires sont donc très souvent assez complexes : crime organisé, complots ou encore guerre des gangs. Enfin, point crucial, la machine ne permet pas de définir si la personne concernée est la cible ou l’assassin, Reese doit alors, espionnant ladite personne avec des moyens modernes, tenter de deviner dans quelles circonstances le meurtre aura lieu. Et les apparences étant souvent trompeuses, l’affaire n’est souvent pas ce qu’elle semble être. La victime s’avère en faîte être l’assassin, et inversement. Enfin, les frontières entre le bien et le mal étant floues, une bonne personne peut être amenée à tuer, et la victime peut être une mauvaise personne, et ce n’est pas Reese qui peut affirmer le contraire. Certes, ces épisodes sont nombreux, mais beaucoup de bonnes séries ont commencé ainsi, donnant des prémices d’une mythologie dans la saison 1 avant de l’étoffer dans les saisons suivantes.

Quelques reproches malgré tout. Reese se la joue parfois un peu trop transporteur, s’attaquant à lui tout seul à des criminels dangereux, et pas toujours de manière prudente. Il manque d’ailleurs plusieurs fois de se faire tuer, mais s’en sort toujours. Fusco mériterait d’être plus développé : qu’est-ce qui l’a poussé à se corrompre, quel est son sentiment face à son nouveau rôle ? John le malmène toujours, et Fusco le suit, se contentant d’émettre quelques plaintes mais sans jamais protester ouvertement sur son attitude peu respectueuse.

Une des rares séries récentes au format 24 épisodes sur un network à s’avérer véritablement intéressante. Un concept séduisant et une bonne réalisation, cela donne un divertissement intelligent.

Mise à jour saisons 2 et 3 détaillée :
Root a finalement montrée son vrai visage. Cette jeune hackeuse, aussi séduisante que dangereuse, est déterminée à protéger et libérer la Machine. Malgré ces tendances psychopathe, elle devient une alliée avec laquelle John et Harold vont devoir compter, allant même jusqu’à être capable d’éprouver de la compassion.
Autre nouveau personnage devenu récurrent : Shaw. Ancien agent redoutable, tueuse de sang-froid expérimentée, recevant sans le savoir ses ordres grâces à la Machine, elle est trahit et forcée de fuir ses anciens employeurs. Sauvée par John et Harold, elle rejoint leur équipe où elle devra s’efforcer d’atténuer ses méthodes expéditives pour travailler avec eux, ce qui n’aura rien de facile…
Commencé dans la saison 2, la croisade personnelle de Carter contre le HR, renaissant de ses cendres, s’achève dans un triple épisode particulièrement intense qui affectera toute l’équipe. En parallèle de ces conflits au sein de New York, les batailles secrètes autour de la Machine s’intensifient. Avec Root, dangereuse alliée évoluant en free lance, un gouvernement prêt à tout pour préserver son contrôle sur la Machine, s’ajoute Decima, entreprise basée en Chine qui œuvre pour s’accaparer le pouvoir que permet une telle invention, et Vigilance, groupement terroriste se battant avec des moyens violents contre l’atteinte aux libertés individuelles. John, Harold, Fusco, Root, (sans oublier un nouveau compagnon à quatre pattes) se retrouveront souvent entre ces différents partis qui luttent les uns contre les autres.
La Machine prend un tournant imprévu dans son évolution et prend ses propres décisions. Déjà l’une de ses missions était assez amorale au point de choquer Harold. Deviendra-t-elle un problème un jour ?
Si Shaw est tout aussi indestructible que John et que les fusillades deviennent parfois un peu répétitives, la fin de la saison 3 est particulièrement intense. Jouant sur la peur du terrorisme, allant même jusqu’à créer un ennemi, Decima manipule les politiciens pour les amener à accepter un contrôle total de toutes les communications. Comme l’a affirmé un sénateur, le peuple protestera toujours, mais au final il a envie de se sentir en sécurité, peu importe les moyens. A méditer.
Finalement, le monde orwellien qu’avait voulu éviter Harold Finch aura bien lieu. La technologie nécessaire étant mûre, ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne soit utilisée à de telles fins…
Enlak
8
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Créée

le 29 mai 2013

Modifiée

le 3 juin 2014

Critique lue 760 fois

6 j'aime

Enlak

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