Ping Pong par HuangFeihong

Que Masaaki Yuasa rencontre Taiyo Matsumoto cela me semblait une évidence tant les deux auteurs ont une vision de leur art respectif à contre courant des tendances actuelles...

Ping Pong est à mes yeux le plus bel animé de ces dernières années, peut-être même le plus bel animé tout court mais ça serait vite partir en besogne, j'ai du voir 1% de la production japonaise, verdict dans 3 ou 4 décennies ....

C'est bien la première fois que je ressens ça devant une série d'animation japonaise, cette sensation d'être en face d'une oeuvre d'un vrai artiste, avec des thèmes et une façon de décrire le destin de plusieurs personnages qui lui sont cher.

Ping Pong ça pu la véracité, ça aborde pourtant des thèmes universelles maintes fois revus mais qui, pour une fois, prennent tout leur sens au travers de ses 11 épisodes qui vont se faire rencontrer divers personnages avec une idée de la vie qui les distinguent et nous touche tous d'une manière ou d'une autre.

Véracité dans les sentiments dont la simplicité est digne des plus grands cinéaste nippon, pas de pathos ou de sentiments exacerbés, tout ici est d'une simplicité profonde.
Comment ne pas penser à cette épisode 6 qui témoigne de la plus belle des manières de ce traitement intimiste où l'on voit le joueur chinois et sa mère préparer des ... raviolis ? et où l'on voit toute l'équipe arriver les uns après les autres pour cuisiner avec eux...
C'est simple comme moment, et pourtant ô combien magnifique tant le tout est rempli d'humanité, c'est magnifique.

Et cette véracité est aussi l'élément moteur de la réalisation de Masaaki Yuasa. Je n'ai jamais vu de ma vie un animé à la réalisation aussi pointilleuse et complète, tout est fait pour nous immerger dans son petit monde, les bruitages, du bruits des chaussures qui se frottent au sol, au bruit des balles sur les raquettes en passant par le doublage des personnages.
Qu'entends je ? "Oui mais français ou japonais on s'en fou ça reste des dessins quoi... " j'ai du entendre ça une dizaine de fois quand il s'agit de doublage de film ou série d'animation.

Bah Ping Pong suffirait à fermer le clapet à toutes ces personnes sortant ce genre d'ineptie... et puis être allé jusqu'à foutre un vrai doubleur chinois pour interpréter bah le chinois, tous mes respects...

Et puis tu as même une scène où Smile s’entraîne à frapper des balles que la machine lui envoi et par miracle, le truc banal, simple, sans importance, tu vois les balles atterrir par terre quoi... putain c'est classe.

Et il a suffit d'une minute trente dans le dernier épisode pour me réconforter dans l'idée que j'étais en face d'un immense animé (d'une profonde simplicité), avec de vraies valeurs véhiculés par la beauté de ces images et de sa musique (jusque là assez porté electro).
Bref merci pour m'avoir fait vivre un voyage pareil.

Le revers de la médaille, comme une grosse partie des œuvres des deux auteurs, ça reste difficilement accessible pour les personnes ne voulant pas sortir des sentiers battus, et ils sont nombreux malheureusement....