La fois où il a écrit une critique.

Une comédie pâteuse. c'est ce que cette série n'est pas, car "Platane" est une excellente série à mon sens et une redoutable surprise dans tous les plans possibles et imaginables.
c'est sur les conseils du Youtubeur "Culture Porn" que je me suis essayé à cette fiction semi autobiographique romancée d'Eric Judor.

Eric Judor à toujours été pour moi un comique enfantin amusant et drôle qui a toujours réussi à me faire décrocher plusieurs rires. Ici c'est plutôt bon de le voir avec une facette imbu et réaliste de lui même qui est il faut l'avouer assez intéressante et originale.
la série raconte l'épopée fictive de M. Judor dans une réalité vraisemblable mais fictive, où (sans spoiler) disons qu'il fera face à plusieurs épreuves difficiles physiquement et mentalement.
Ce qui est merveilleux avec cette série c'est que même si le scénario est basique il est accrocheur et bien que minimaliste il est prenant, on est toujours impliqué dans les problématiques de L'acteur qui interprète son propre rôle et ceux pour plusieurs raisons.

Mais pour moi la raison principale de cet effet c'est la combinaison parfaite des acteurs, du texte et du jeu, comprenons nous bien, Eric Judor est exactement comme nous aurions pu nous y attendre en l'imaginant dans la vrai vie. C'est à dire décalé par un humour enfantin et bas. De ce fait c'est un plaisir incroyable que de le voir agir de cette manière dans des scènes réalistes où ses répliques sont à la fois une source de malaise mêlé à un humour honteux.
Chaque personnage, chaque réaction où mouvement de caméra fait transpirer une ambiance si réelle
qu'on ne doute pas un seul instant de sa cohérence. Chacun des personnages, des répliques sont écrites avec tant de tact et de travail qu'à chaque fois que le personnage principal ouvre la bouche on ressent à la fois le décalage qu'il impose, l'humour détaché qui s'en dégage mais un fossé entre sa fierté personnelle et la gêne des autres.

Ce qui est d'ailleurs très audacieux c'est d'avoir joué un Eric Judor aussi imparfait qu'il en devient crédible, la série est en partie une satyre de l'acteur qui comme je l'ai déjà dit joue son propre rôle et permet d'identifier ses défauts tout en lui pardonnant ses maladresse tant on est touché par son coté humainement réel.
Et c'est ce que je trouve Formidable avec Platane c'est que pour ma part j'ai toujours compris le personnage d'Eric et j'ai toujours pardonné ou voulu que ses objectifs (mêmes pour la plupart malhonnêtes et égoïstes) réussissent, alors que toute personne sensé aurait dans notre réalité désapprouvé le comportement de quelqu'un se rapprochant d'un tel narcissisme.
Un coup de génie c'est ainsi que je qualifierai à la fois le fait de nous faire aimer quelque chose de pitoyable et à la fois de si autocritique.

Il faut l'avouer si j'aime avant tout "Platane" c'est pour les thèmes qu'il traite, des thèmes qui sont de ce fait proche de la vie d'Eric comme la mort, la parenté, l'égoïsme, la famille, le travail, le cinéma, l'image des autres, son image, les croyances, la lâcheté, la sexualité, des thèmes que je ne peux expliquer sans spoiler et que je me contenterai d'applaudir tant leur justesse sans prétention est réussite.
Parce que cette série n'a à mon avis aucune prétention d'écriture, on parle d'un mix entre comédie et série Dramatique/ sérieuse, ce qui fait que plus que tout la qualité d'une telle série est d'autant plus surprenante qu'elle est réussie.

Enfin je ne peux pas évoquer "Platane" sans parler de ses plans, ce sont pour la plupart des plans de caméras tremblants qui accentue la plupart du temps les malaises où les gênes d'Eric (et croyez moi il y en a beaucoup) mais l'ingéniosité de la réalisation vient lors de la saison deux pour parler de deux personnages récurrents qui sont filmés soit en hors champs, soit en jeu de regards avec la caméra. Je ne peux développer leur cas sans spoiler mais disant qu'il s'agit de personnes en dehors du récit ce qui fait que chacun de leur dialogue se fait de face à la caméra comme si le spectateur était le seul à les voir, et que leur réponse se fait en hors champs comme si les acteurs devaient s'adresser à la caméra ce qui est à la fois une cassure assez subtil du récit et de la cohésion et renforce le sentiment étrange de les voir.
Ce n'est pas le seul point technique qui est saluer, la musique qui est unique est très bien choisi, elle représente pour moi cette fausse joie de malaise que l'on ressent pour cacher un problème dont certains personnages sont victimes, ce qui fait qu'elle est toujours appropriée et sympathique.
Bien évidemment les lumières sont très bien utilisées et les décors comme les costumes (surtout les bottes de la saison deux) sont très bien intégrés au récit et évite de faire tiquer.

Avec des Guest de qualité tel que Michel Drucker, Guillaume Canet, Jean Dujardin, Vincent Cassel, et bien évidemment Ramzy, la série n'est pas révolutionnaire mais mérite pour ma part ses lettres de noblesses qui me feront considérer qu'Eric Judor est plus que le Gogol de la tour Montparnasse, de halal Police d'état ou de double zero, il est un auteur assez talentueux pour être mis en avant.