Toujours en quête de nouvelles séries à découvrir en parallèle des dernières sorties, Seishun Buta Yarou m’intriguait beaucoup suite à la critique qu’on avait faite Mad Dog. Cela doit faire un bons mois, voire plus, que j’ai terminé la série et même si ma mémoire n’est plus aussi fraîche je peux concéder qu’une chose à cette série : elle est surprenante sur bien des aspects et très agréable à suivre.


Même si l’univers repose sur l’ambiance scolaire avec tout ce que la vie de lycéen contient (clubs, histoires d’amour et d’amitié, etc) la série apporte quelque chose de nouveau avec des éléments fantastiques. Loin de plonger dans des apparitions démesurées de créatures ou de quêtes épiques, Seishun Buta Yarou distille des événements improbables découlant de faits réels.


Le “syndrôme de l’adolescence” touche plusieurs adolescent(e)s (of course!). Celui-ci se manifeste sous diverses formes selon la victime et, surtout, selon les causes. Le tout premier syndrome touche Mei qui devient invisible aux yeux des gens. Même si elle parle, agit, les autres personnes ne la voient pas comme si elle n’était simplement pas là. Le protagoniste principal, Sakuta, va ainsi la découvrir dans la bibliothèque de l’école… habillée en bunny-girl. Mei a décidé d’user de cette tenue pour voir jusqu’où son “invisibilité” s’étend. Après tout personne ne peut ignorer une lycéenne habillée ainsi.


Seishun Buta Yarou va ainsi être une succession de victimes du syndrôme que Sakuta va tâcher d’aider, en découvrant les causes pour mieux les résoudre. Si ce syndrome touche nombre de personnages féminins gravitant autour du héros, l’anime ne tombe jamais dans le harem. Sakuta est rapidement en couple avec Mei et leur évolution continue tout le long de la série, en parallèle des victimes du syndrome. Les deux protagonistes échangent sur leurs tourments respectifs, se font confiance. Si on a un début de dispute assez cliché vers la fin de la série, il est assez rapidement désamorcé.


Je mets sous spoiler pour conserver tout le secret des différentes victimes des syndromes, ici.


En plus de Mei qui devient invisible, on aura droit à Rio qui se dissocie en deux versions d’elle-même car hésitante à déclarer ses sentiments au garçon qu’elle aime, ou encore Nodoka (soeur cadette de Mei) et Mei échangeant leurs corps car chacune envieuse de l’autre.


Sans compter Tomoe qui tombe amoureuse de Sakuta mais qui loin de le considérer comme acquis, tente de cacher ses sentiments par respect envers la relation qu’a noué Sakuta avec Mei. C’est cette volonté de renier ce qu’elle éprouve qui va l’emprisonner dans son syndrome. Loin de considérer Sakuta comme un potentiel futur petit ami, Tomoe décide de devenir son amie tout en niant pas ses propres sentiments mais respectant le garçon qu’elle aime. C’est un personnage dont j’ai beaucoup apprécié la personnalité. Sa volonté de respecter les autres est tout à fait louable, et empêche l’anime de verser dans le harem.


Si la construction de Seishun Buta Yarou repose sur la découverte et la résolution des syndromes, la série n’est jamais lassante. La psyché des personnages est travaillée et chaque nouveau syndrome permet d’apporter un nouvel éclairage sur les protagonistes. En plus de ce fil rouge, des intrigues secondaires font leur petit bonhomme de chemin comme la relation Mei/Sakuta ou l’évolution de Kaede, la petite soeur de Sakuta. Victime de brimades scolaires, cette dernière vit recluse dans l’appartement qu’elle partage avec son frère. Peu à peu, on la voit tisser des liens avec d’autres personnes. Les ultimes épisodes basées sur elle et son syndrome ne laisseront personne indifférent. Ce sont de véritables torrents de sentiments. Tout comme Sakuta, on éprouve une forte empathie pour cette petite sœur et il est impossible de rester insensible à la résolution de son syndrome.


Chaque victime du syndrome est aussi l’occasion de critiquer la société japonaise, ce système scolaire poussant les élèves à la perfection mais aussi l’univers des idols à travers Mei et sa sœur. Mais au final ces critiques peuvent aussi être étendues à toute société que ce soit ce besoin de pousser l’individu à rejoindre une élite, les rumeurs qui vont jusqu’à créer une fausse image d’une personne, le harcèlement scolaire… Les quelques moments d’humour permettent de souffler un peu et d’apporter aussi une touche d’espoir malgré les sujets graves abordés.


La seule critique que j’aurais à poser sur cette anime est le fait que l’intrigue secondaire sur Sakuta et la “fille fantôme” (son premier amour) demeure en suspens. Mais comme un film permet de conclure la série (et que je dois encore le visualiser) le défaut est vraiment minime. Même esthétiquement, Seishun Buta Yarou est très propre. En plus l’anime se déroule hors de Tokyo et le fait que certaines scènes se déroulent à la plage, toute cette histoire de syndrome, ça donne un faux air parfois de “vacances” assez sympathique.


Seishun Buta Yarou est une série douce-mélancolique proposant des personnages humains aux problèmes réalistes. Le syndrome n’est qu’un élément fantastique permettant de donner “corps” à ces traumatismes que n’importe qui a pu vivre dans sa vie. Un choix appréciable qui évite de tomber dans la surenchère tout en ne fermant pas les yeux sur l’impact de faits aussi graves.

So-chan
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le 13 sept. 2020

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