Les 4 Fantastiques

Passez un moment avec les Beatles, comme si vous étiez aux répétitions. Quatre garçons bien élevés, au sommet de leurs carrières, qui prennent du plaisir à faire de la musique, très loin de l'image drogue, sexe et rock'n'roll d'autres groupes. Assistez aux étincelles de génie créateur de grands tubes mondiaux, au travail d’orfèvrerie acharné pour transformer ces étincelles en bijoux. Mais bien sûr, tout n'est pas rose lorsqu'on s'enferme des journées entières dans un studio et que l'on a juste quelques semaines pour produire la meilleure performance de tous les temps... Ces moments passés avec eux s'impriment durablement avec l'impression d'avoir assisté à quelque chose de grand.

Les Beatles doivent sortir un nouvel album. Ils le veulent live et dans un lieu exceptionnel pour créer un événement tant musical qu' esthétique. Quelque chose qui fasse date. Une espèce d’œuvre totale : un concert réel exceptionnel, un nouvel album et un film qui raconterait comment tout cela s'est fait.
Le film a pris plus de temps que prévu et le voici sous forme de série. Il aura probablement fallu un travail titanesque pour produire ce film à partir de tonnes de rush d'enregistrements vidéos et sonores pour reconstituer ces jours de répétitions et de création. Asseyez-vous et assistez au travail préparatoire du dernier concert des Beatles, dans leur intimité.

Après l'inévitable rétrospective rapide de la carrière des Beatles, on les retrouve dans un studio prêté pour l'occasion. Quelques semaines de travail les attendent. 5 jours sur 7 avec relâche les week-ends.
Bon. Quand on parle d'intimité pour les Beatles, c'est sans compter leur caravane de collaborateurs : assistants, roadies, producteurs, amis, etc. Ils n'ont plus vraiment de vie à quatre comme ils ont pu la connaître.

On suit donc cette mise en route sur le premier épisode qui conte les quinze premiers jours de leur travail. On pourra scruter le rôle de chacun dans le groupe, les relations entre eux : la franche rigolade, le n'importe quoi, les moments de grâce retrouvés, la complicité artistique réelle, l'amitié, mais aussi les tensions. Paul ne veut pas être le chef tout en sentant bien que si il ne prend pas les choses en main il ne va pas se passer grand chose : Ringo fait ce qu'on lui dit, en bon camarade, sans jamais rechigner mais sans rien proposer non plus, John ne semble pas toujours super impliqué, en dehors de quelques moments magiques où tout semble avancer très vite et Georges est frustré. Il veut s'impliquer, case quelques chansons mais a du mal à trouver sa place, le bon moment, la bonne idée, tandis que Paul semble plutôt essayer de réactiver John.

Au détour d'une pause, l'un ou l'autre se met dans un coin avec un instrument et on l'entend amorcer ce qui deviendra un super tube du groupe. Ce n'est pas magique, Ces gars bossent comme des dingues. Et quand ils font groupe, WAW !

Le seul défaut de cette série documentaire : sa longueur qui découragera les moins fans. C'est bien dommage. En gardant la majorité du propos on pouvait alléger quelques scènes redondantes et moins viser l'exhaustivité. Mais voilà, difficile de couper le Beatles au montage tant ce matériel exceptionnel comble un vide immense qui laisse entrevoir le mystère de la création artistique dans une illusion de facilité et de direct.