The Corner par Lonch de Bourgogne

Dans The Corner, série tv du dit David Simon mais produite par Charles S. Dutton, acteur qui a joué dans énormément de films, mais souvent en second rôle et qui est natif de Baltimore, on se penche non pas sur la police mais sur tout ce qui est commerce de la drogue, au niveau de la rue. ON va voir le quotidien des Dope Fiends et des Corner Boys, ces gamins de 15-16 ans que les revendeurs de drogue mettent en première ligne car ils risquent moins en cas d'arrestation.

Simon met l'accent sur une famille. La mère sniffe l'héro depuis qu'elle est jeune, le père avait deux boulots et sa propre entreprise de bâtiment avant de commencer à se piquer puis de fumer du crack, et le fils ne touche pas mais deale dans la rue jusqu'à ce qu'il mette une gamine de 14 ans enceinte (taux de mère mineure à Baltimore, 66/1000... En France, par exemple, c'est 5.6/1000).

Cette série est assez poignante, en fait, et résumer un drogué à un déchet humain montre qu'on a aucune empathie avec son prochain.

On souhaite que certains se désintoxiquent, fassent une cure, on souhaite que tout aille mieux, de DeAndre arrête de dealer avant de se prendre une balle, que Gary conserve cette humanité malgré les seringues qui le détruisent. On voit certains s'enfoncer et se défoncer. On voit le quartier se détruire. On voit le quotidien du dope fiend, dont la majeure partie de la journée est occupée à la recherche des 10$ nécessaires pour une capsule d'héro. On voit les familles ravagées, le mal produit par la dope. Et on voit aussi l'entraide, l'amitié entre ceux qui n'ont que la seringue en commun. Et on parle de ce qui gène toujours les biens-pensants quand on mentionne la dépendance, qui n'est vue que par l'aspect contraignant ou destructeur : le plaisir ressenti.

" La première fois que tu prends de la dope, c'est la meilleure chose qui te soit jamais arrivé... Et toute les autres fois, c'est pour retrouver cette sensation, ce moment unique. "
" Et on la retrouve ?"
" Eh eh eh..."
Fat Curt, The Corner