L'heure de vérité

Saison 1 : 7/10

J'ai failli baisser ma note d'un point à cause du dernier épisode, son côté légèrement putassier (on se croirait dans du mauvais Spielberg avec tous ces procédés archi convenus tels que le compte à rebours bidon, les plans de joie sur CHAQUE personnage - même les absents qui regardent l'émission chez eux - ou encore les applaudissements collectifs) et son final twist attendu qu'on avait tous grillé depuis au moins 3 épisodes...

Mais j'admet que ce serait être pisse-vinaigre que de noter 6/10 une série aussi soignée et aussi riche thématiquement. "The Hour" est en effet un show sur le journalisme, avec un vrai arrière-plan politique et historique (la crise du canal de Suez), mais aussi un triangle amoureux, et une chronique des mœurs britannique dans les années 50 (avec par exemple un épisode complet consacré à un week-end au sein de l'aristocratie).

Autant dire qu'on à guère le temps de s'ennuyer durant ces 6 épisodes (ce format contribue au dynamisme général), d'autant que l'interprétation se révèle très convaincante, à l'image du viril Dominic West en présentateur volage et ambitieux, ou de la pulpeuse Romola Garai en productrice frondeuse et complexée (et les très nombreux seconds rôles sont au diapason).
Je serai plus réservé quant à Ben Whishaw, véritable héros de cette série chorale : le comédien ne démérite pas, mais son personnage de semi-autiste obsédé par la vérité ne m'aura pas séduit, en dépit de sa relation d'amitié amoureuse avec Romola Garai, crédible et bien écrite.

Il y a déjà dix ans, la scénariste Abi Morgan proposait donc une série objectivement efficace, dense sur le fond et élégante sur la forme, qui ne m'aura toutefois pas enthousiasmé autant que je l'aurais espéré. Ainsi, je compte bien regarder la deuxième et dernière saison, mais ce sera après une petite pause de quelques semaines.