Je n'y connaissais absolument rien en jazz, et sans aller jusqu'à détester ca, j'ai toujours trouvé ca un peu chiant et cacophonique. Mais quand j'ai appris que le créateur de « The Wire » et de « The Corner » était à l'origine de cette nouvelle série, je me suis jeté dessus.
On retrouve immédiatement le style de David Simon. Des personnages crédibles, profond, bien écrit, toujours joué par la même bande d'acteurs, une mise en scène sobre, pas très éloigné du documentaire et un sujet casse-gueule, politique, qui n'hésite pas nous faire rentrer dans le chaos de l'administration américaine, loin de toute forme de spectaculaire. L'ouragan Katrina, n'est que secondaires ici... La série est bien plus porté sur la musique, et sur la culture de la Nouvelle-Orléans. Le jazz, le Mardi-Gras, les indiens, la cuisine... Je connais désormais la Louisiane comme si j'y avais vécu. Même le modern jazz ne sonne plus pareil après le visionnage des quatre saisons de Treme.
En revanche, Treme n'atteint pas la perfection que pouvais avoir une série comme « The Wire ». La seule chose qui a changé entre ses deux saisons, est le ton employé. « The Wire » était résolument pessimiste. Noir et froid. Mais malgré l'horreur de Katrina, «Treme» semble étrangement optimiste. Je trouve ca un peu « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » (par rapport à « the wire » je veux dire). David Simon continue d'aborder des sujets graves comme la corruption policière, l'inefficacité du gouvernement Bush face à l'ouragan, le deuil... Mais il semble relativement éloigné de sujets comme le misère des quartiers populaires, le violence, etc... On aurait aimer en voir plus. Il y a dans Treme un petit coté naïf. Comme si la vie était simple. Comme si il suffisait des jouer du trombone ou de la trompette dans la rue pour se payer une baraque et vivre heureux avec femme et enfant...
Mais ca n'empêche pas à Treme d'être une putain de bonne série. Le genre de série qui rend heureux après avoir visionné un épisode. Les fans de jazz prendront leur pied devant la foultitude de guest star, et les autres ne seront pas en reste devant le plaisir de la découverte d'une ville et d'une musique. Maintenant, quand j'entends quelques notes de jazz, je me surprend à dodeliner de la tête comme un quinquagénaire snob pendant le festival de Montreux. Qui l'eut cru ?