A Bloody Redneck Tale

Dès les premiers épisodes, la série d'Alan Ball s'impose comme quelque chose de différent des genres fantasy comme Supernatural ou The Vampire Diaries. En effet, les vampire ici s'insère dans la société comme minorité méprisée par la majorité des américains. True Blood se différencie par les limites qu'elle ose s'imposer. En effet, chaque épisode ne se retient pas sur les litres de sang, les scènes de sexe ou de brutalité. On peut noter un esthétisme certain jonglant entre le gothique et le naturaliste dans ces beaux paysages de Louisiane. On ne peut pas passer à côté du générique exceptionnel, rassemblant tous les éléments qui font de l'ambiance "Redneck" quelque chose de rarement filmé dans les séries populaires américaines de ces dernières années. Ce que j'ai personnellement vraiment apprécié dans cette série est la multitude de personnages radicalement différents qui peuple "Bon Temps" et ses alentours. Que ce soit du mystérieux inconnu ne voulant que le bonheur de sa bien-aimée ou la brute au coeur tendre qui a toute les meilleures répliques, et même la fille perdue entourée par des apparitions sibyllines, le spectateur s'identifie systématiquement à un personnage, et pas seulement le personnages principal, ce qui est très agréable. Cet effet est souligné par les nombreux arcs qui traversent chaque saison permettant un développement des protagonistes. Quand d'autres séries fantastiques se concentrent sur les personnages surnaturels, True Blood va dans l'autre direction en mettant en avant les familles Stackhouse, Bellefleur ou encore Thornton. Ils ont bien évidemment des relations avec les fées, vampires et "shifters" mais c'est vraiment appréciable d'alterner ou même allier des moments relationnels surnaturels et ordinaires. Jason Stackhouse joué par Ryan Kwanten incarne vraiment cet effet, avec les relations qu'il peut avoir avec des vampires, fées, panthère-garou qui se déroulent pendant les relations ordinaires avec Tara ou ses nombreuses conquêtes.

La part politique est très intéressante car unique de réalisme. En effet, dans la plupart des séries les créatures surnaturelles sont effrayantes pour la majorité des humains et se cache des humains. Ici, ils essaient de s’intégrer dans la société malgré le mépris des religions et néanmoins avec le soutien d’une partie de la population. La qualité de True Blood réside dans son concept jamais vu auparavant. Elle recycle les séries de vampires pour en faire quelque chose dans l’excès le plus plaisant. De plus, de nos jours nous sommes habitués aux cliffhangers dans les séries. Mais Alan Ball apporte quelque chose de mystérieux qui fait battre le cœur et relance l’intrigue d’une façon électrisante. La saison finale est plus que satisfaisante car elle respecte les valeurs que les personnages défendaient dès les premiers épisodes, ce qui n’est pas le cas de beaucoup de séries en raison de l’effet d’évolution du héros. Bill en mal du siècle fini de façon héroïque en respectant ce pourquoi il s’est battu depuis le premier épisode, Stephen Moyer le joue avec les expressions et l’aura du héros brisé, captivant, Sookie elle jusqu’au dernier épisode est en conflit avec sa vraie nature de façon encore plus intense que dès le début de la série car le choix qu’elle doit faire changeras sa vie, je trouve personnellement qu’Anna Paquin faiblit saison après saison, et revient pour une performance convenable pour le final. Eric, lui, reste fidèle à lui-même, il sauve le monde et profite de son éclat pour obtenir ce qu’il veut, une brute intelligente avec un lourd passé qui lui octroie des émotions qu’aucun personnage ne peut égaler, c’est sans doute le personnage le plus captivant à suivre et Alexander Skasgaard incarne se personnage à merveille.

La bande originale de cette série est très appréciable et de qualité, elle se synchronise très bien avec ce que l’intrigue met en avant. La réalisation de chaque épisode peut être bonne comme désastreuse selon l’épisode, la dernière saison est en grande partie bien réalisée et même si des ellipses sont présentes dans le scénario, la dernière saison est bien écrite. De façon générale, True Blood a baissé en qualité saison après saison surtout après la saison 4. Les saisons 5 et 6 furent décevantes, la saison 7, surement,grâce à un nouveau showrunner, a permis de redonner ses lettres de noblesses à cette série unique. True Blood reste une bonne série pour les amateurs de fantasy, de sang et d’accent sudiste, même si l'émotion pure est souvent manquante, seulement présente avec Bill je dirais. L’intérêt de regarder cette série est de donner une vision différente mais respectant les mythes et codes du vampire, ce que The Strain, nouveauté de FX, tente de faire aussi.