Poisseux est le bayou, corrompu est Los Angeles.

Critique de la saison 2.

La lenteur au service de la noirceur. En comparaison à la première saison, celle ci est mal aimée. Il y a un rythme plus lent, une intrigue complexe aux ramifications nombreuses, et les personnages sont moins classes que le superbe duo de la saison 1 (que je reregarderai bien volontiers).
Mais cette saison 2 est tout de même un petit bijou, un grand cru de 2015. True Detective propose de nouveau, une intrigue riche, des personnages approfondis torturés joués par des acteurs habitants leur rôle. On y voit notamment Vince Vaughn adepte de comédie potache, à contre-emploi jouant un truand dont l'empire est en déclin.
True Detective c'est surtout une ambiance. Nous sommes ici dans une ville corrompue à tout les niveaux, une ville pourrie de l’intérieur ou l'air s'y fait lourd, écrasant et vicié. On patauge dans cette moiteur environnante en suivant les trois détectives impuissants, ces trois paumés qui sont au fond à la recherche d'eux mêmes: Ray Velcoro (Colin Farrell) , Ani Bezzerides (Rachel Mcadams) et Paul Woodrugh (Taylor Kitsh, aussi à contre-emploi).
L'intrigue est complexe, les personnages nombreux et les 5 premiers épisodes de la saison multiplient les pistes, embrouillent les enquêteurs et nous présente les difficultés auxquelles sont confrontés tout ces personnages au destins trop sombres.
Malgré cette lenteur et l'atmosphère déprimante (la chanteuse Lera Lyne, mélancolique, seule avec sa guitare électrique, sa voix suave et ses textes à s'ouvrir les veines n'aide pas) le suspense est efficace, l'enquête est un bijou de cohérence, il y a aussi quelques scènes d'actions qui prennent alors une importance capitale et on a alors plusieurs fois peurs pour nos personnages, jusqu'au bout de l'épisode 8. C'est aussi une série, une saison qui se juge dans son entier. Il est vrai qu'en comparaison à la première, les premiers épisodes se révèlent moins efficaces et moins simples . Cependant cette seconde saison après un démarrage un poil étiré nous offre des moments de bravoures d'une géniale intensité. Les acteurs sont une nouvelles fois convaincants dans leur rôles, le travail sur l'ambiance, la photo, les plans, la mise en scène sont superbes. La musique, la bande son de la série sert le charme de cette saison.
Un véritable polar noir, brillant plus pour son ambiance et ses personnages que pour son scénario, qui nous montre que des séries de qualité sont encore produites et que les séries rivalisent encore efficacement avec le cinéma. Meilleur polar 2015 (#les Experts).

Sur ce écoutez la mélancolique Lera Lynn. https://www.youtube.com/watch?v=dFh71_ftxLE