Une série dépoussiérante!
Découvrir Twin peaks en 2012 n'empêche pas d'apprécier son originalité et son inventivité, preuve qu'encore aujourd'hui on a du mal à jouer dans la même cour (propos à nuancer si on prend en compte le nombre très calculable de séries que je peux connaitre)
Twin peaks mélange sans complexe:
- un contexte glauque: le meurtre de La fille hyper populaire du coin, un lieu perdu au milieu de la forêt, plein d'endroits sombres où le brouillard aime se perdre...brouuu ça fait froid dans le dos
- Des couleurs pâles, vieillies, qui font croire qu'on est entré par mégarde dans un magasin d'antiquités, et qui laissent penser qu'on va devoir creuser au milieu de la poussière pour trouver ce qu'on cherche
- une foule de personnages a priori inoffensifs qui se révèlent peu à peu manipulateurs, trompeur, voleurs, menteurs.... bref des vrais coupables en puissance
- un jeune flic du fbi complètement déphasé, capable de relever le moindre détail méticuleusement mais aussi apte à croire aux visions qu'il peut avoir, même (surtout!) les plus loufoques
- des agents de police qui viennent d'une autre planète: le sherrif irréprochable dans un monde de dupes, la secrétaires bêbête qui met 3heures à passer un appel parce qu'elle se doit d'expliquer sur quel poste elle transfère, et par quels éléments ledit poste est entouré... , un adjoint pas plus doué, qui pleure comme une madeleine devant les cadavres...
- beaucoup de moments drôles qui tranchent radicalement avec des scènes absolument ignobles.
Regarder un épisode de Twin peaks, c'est donc prendre le risque de rire un bon coup avant d'être rafraichi par des découvertes glaciales.
Le tout est englobé d'une sorte d'aura mystique, d'un zeste de science fiction savamment distillée qui suffisent à relever la sauce déjà bien appétissante de la série.
Petit bémol tout de même pour les derniers épisodes: une fois qu'on sort de "l'affaire Laura Palmer", la série s'essouffle peu à peu pour devenir franchement pénible , excepté l'ultime épisode qui nage en plein délire et revient un peu au côté angoissant du début.