David Lynch a sans-doute bouclé une forme d'accomplissement personnel en accouchant de cette nouvelle saison aussi imprévisible qu'improbable. C'est même carrément la fête bien que les spectateurs/trices ne sont pas de la partie et doivent se contenter des restes, une sorte de fatras avec plein de longueurs et des concessions redondantes.
Si on espérait une suite aux mythiques saisons I et II, on aurait jamais pensé devoir se farcir un dindon pareil, qui répond aux questions que personne ne se posait, par encore plus de questions sorties indéfiniment du chapeau.
Si tout cela tient sur ses pattes, c'est probablement le fruit de l'imagination des spectateurs/trices, leur bonne volonté à assembler les pièces de façon la plus "figurative" car la progression est extrêmement décousue et mélange toutes sortes de sketchs à la limite du clownesque, à de l'expérimental vintage, avec un ironique retour au soap-opera: le second degré de sa mièvrerie toute théâtrale mêlée de placements de produits.
Bien-sûr, le David en question a du style et du savoir faire, l'art de suspendre le temps ou de se permettre des raccourcis jusqu'au mépris complet de la cohérence de son récit. Plus que de "marcher" au niveau narratif, ses films "marchent" parce que le public l'accepte comme tel et en redemande, même s'il s'agit de ne pas les apprécier, Les films de Lynch fascinent.
Cette fois encore, pris de revers pour la suite qu'on aurait voulu et qu'on n'aura jamais, devant ce qui se serait facilement raconté en deux heures mais déployé en 15, on reste en légère pâmoison face au récit qui s'enlise dans la vase, se diluant lentement, hypnotique.
Mais, trêve de bavardages, s'il n'y a qu'un vote global pour la série, la moyenne est à la baisse!
(from 9 to 7)