On va pas se le mentir, après avoir découvert Danganronpa il y a quelques mois, les premiers épisodes d'Akudama Drive avaient un air de déjà vu qui me faisait dire que c'était franchement du même auteur (Kazutaka Kodaka) : Non seulement on retrouve le même dessin au niveau du chara-design, mais le scénario a des airs de reviens-y.
Un personnage ordinaire se retrouve par erreur au milieu de gens aux dons extra-ordinaires, dont tous sont nommés par leur capacités. Pris au piège par un commanditaire masqué s'adressant à eux via une interface en forme d'animal, ils vont devoir collaborer ensemble. Et le personnage ordinaire va se retrouver être le liant du groupe et décupler des capacités qu'on ne pensait pas. La grosse différence, c'est que si Danganronpa était un huis-clos meurtrier mettant en scène une forme d'élite, on se retrouve à l'inverse avec la lie de la société : les personnages sont tous connus pour être des Akudamas, des super-criminels voués à des sentences complètement délirantes.
Akudama Drive se distingue par son univers, très cyberpunk avec un monde ultra-désemparé où le Kansai, (la partie Ouest du japon) très pauvre, vie séparée du Kanto (Est) ultra-riche. Déjà on pose les bases d'un monde distopique avec une police ultra-violente aux pouvoirs ultra-pété. L'ajout de petites vidéos mettant en scène un requin et un lapin façon "émission pour enfant" afin d'expliquer une fois par épisode le lore de la série est une franchement bonne idée et entretien aussi l'aspect cyberpunk ainsi que le découpage assez chiadé de l'univers (ainsi dans les premiers épisodes lors d'un passage d'un endroit à un autre le décors se construit vite fait façon diorama.)
Bon, après l'animé pourrait être un bon gros prétexte à des scènes de bastons épiques entre gens ayant des pouvoirs ultra-pétés (l'une des Akudama ayant le pouvoir de faire revivre quasiment n'importe qui) et c'est parfois le cas. Ca pourrait être aussi le prétexte à des scènes de meurtres gore et c'est parfois le cas (d'ailleurs je n'ai pas compris tout à fait le sens de la censure qui a été opérée sur wakanim, des détails étant censurés et d'autres non....) mais l'anime prend un tournant arrivé à la moitié de la saison qui fait partir la série sur quelque chose de bien plus construit : il y a une vraie histoire, une vraie thématique derrière la bourrinerie apparente du programme.
Et autant le dire, si la dystopie ne vous avait pas mis la puce à l'oreille : l'univers est NOIR. Si on se marre parfois devant l'idiotie des personnages et des dialogues, ou devant l'absurdité des combats over-the-top, l'animé n'a rien de feel-good et ça se termine pas bien pour beaucoup de personnes. Mais bon, voir en 2021 un animé qui se pose un message radical sur la violence policière est ultra-intéressant. Il y a des réminiscence des manifs de Hong Kong à travers Akudama Drive.
Mais ça fait longtemps que j'avais pas vu de la SF comme ça et ça me donne envie d'en savoir encore plus sur ce que peut faire Kodaka avec ses qualités et ses défauts.