Akudama Drive est une série relativement peu discutée, passée inaperçue durant la saison automnale de 2020, alors que les yeux des aficionado étaient rivés sur la nouvelle saison de Shingeki no Kyojin. Un peu dommage car si cet anime n’émerveille pas, il a le potentiel de plaire à beaucoup de monde.
Akudama Drive est le fruit de la collaboration entre le studio Pierrot et Kodaka Kazutaka, le créateur du très populaire Danganronpa. Pour l’occasion, ce dernier créé un cyberpunk, qui frappe le regard dès son introduction grâce à une ambiance aussi cyber que punk réussie ; spectaculaire dans ses néons mais pourri de l’intérieur. Le monde d’Akudama Drive reste relativement simple mais ce n’est pas plus mal : une expérience très visuelle sans trop de lourdes expositions.
Le scénario n’est pas non plus matière à une longue analyse et peut se résumer facilement. Dans une métropole futuriste du Japon, une bande d’hors-la-loi, les Akudama, vont être engagés par un être mystérieux, pour accomplir une mission sanglante qui va ébranler les fondements de la société.
L’anime n’a pas besoin d’une histoire élaborée pour marcher grâce une exécution décisive et sans détours. Il utilise ses 12 épisodes efficacement et expédie ses scènes avec dynamisme sans tourner en rond : les combats s’enchaînent autant que les retournements de situation. Bref, un très bon rythme avec juste deux bémols. Premièrement, j’ai eu un peu de mal avec le début de série. En effet, les deux premiers épisodes forment une introduction explosive, bourrées de scènes d’action qui présentent chaque personnage mais ne prend pas le temps de mettre en place l’intrigue en elle-même, ce qui m’a un peu ennuyé. Le deuxième bémol est plus directement lié au scénario puisque j’ai trouvé le ‘twist’ capital de l’épisode 11 très très faiblard.
Akudama Drive est clairement une série d’action et excelle sur ce point. Tout comme pour le scénario, elle opte pour une formule simple et efficace : ça se bourre dedans comme il faut et ça n’hésite pas à liquider les membres du casting. Visuellement, l’anime s’avère être d’une solidité impressionnante, ça bouge bien et sans fausse note. Ajouter à ça des antagonistes plutôt charismatiques, et nous avons droit à un spectacle entier qui se savoure allègrement.
En ce qui concerne les personnages, ce n’est pas plus complexe que le reste. Beaucoup des membres Akudama sont des archétypes, et peuvent être synthétisés en quelques mots : nous avons monsieur muscle, le hacker, le loser, le professionnel stoïque, la sadique, et autres... Certains personnages ont tout de même droit à une couche de subtilité supplémentaire, très fine, durant les derniers épisodes, tandis que d’autres gardent un potentiel inexploité jusqu’à la fin de la série (l’apprentie exécutrice déçoit quelque peu). Si vous êtes un amateur des oeuvres de Kodaka, vous n’aurez pas de surprise.
La patte de ce dernier se retrouve d’ailleurs à chaque épisode, que ce soit dans la narration ou l’esthétique de l’oeuvre. Ce n’est pas dérangeant je dois dire mais ce style n’ajoute pas toujours de plus-value, je pense notamment aux scènes d’exposition via les scènes de marionnettes, finalement peu utiles.
En conclusion, Akudama Drive n’est pas spécialement mémorable mais réussit à être un bon anime cyberpunk avec une atmosphère excellente, grâce à des visuels et une animation irréprochables. C’est aussi un divertissement qui se laisse regarder sans problème (surtout à partir du troisième épisode), rempli d’adrénaline et d’hémoglobine, mais aussi quelques retournements et moments plus perturbants qui marquent. J’espère qu’on aura droit à d’autres oeuvres d’animation de la part de Kodaka, car je pense que le medium lui convient bien et cette combinaison pourrait donner de bonnes choses à l’avenir (edit : il y a bien Tribe Nine à venir en 2022, mais c'est un projet multimédia).