Andor
7.4
Andor

Série Disney+ (2022)

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Enième série Star Wars produite sous le joug de l’empereur Mickey 1er, Andor relate les prémisses de l’entrée en résistance du personnage éponyme issue du film Rogue one. Avec Tony Gilroy aux commandes, scénariste entre autre de la trilogie Bourne avec Matt Damon et Rogue one et producteur de Night call et House of cards. Autant dire que le bonhomme entend dorloter ses personnages et son écriture. Disney peut-il encore surprendre, à défaut de convaincre, en puisant d’ores et déjà dans ses œuvres secondaires ?




Se déroulant juste avant les événements relatés dans le film Rogue one, Andor s’applique à relater, en variant les points de vue, les origines de l’alliance rebelle. Cassian Andor, personnage au passé trouble, vit de petites magouilles dans une ville décharge spatiale contrôlée par l’empire. Il va très rapidement tuer deux membres d’une police urbaine et déclencher une série d’événements qui conduiront à la création de l’alliance rebelle.

Si les deux premiers épisodes flirtent avec le médiocre, un nouveau souffle s’empare de la série dès l’arrivée de Luthen Rael incarné par l’excellent Stellan Skarsgard. Présenté comme un des éléments d’origine de la naissance de la l’alliance rebelle, il planifie en secret des opérations visant à soulever le peuple en usant d’horribles méthodes et stratagèmes. L’acteur arrive à donner corps à ce personnage ambiguë, partagé entre sa détermination à détruire l’empire et des choix moraux qui le torturent. Louvoyant entre ombre et lumière par le biais de ses deux incarnations, il côtoie tantôt les acteurs de la rébellion sous les traits d’un homme que l’empire recherche comme ‘l’Axe’, tantôt comme un riche marchand d’art évoluant dans les hautes sphères de Coruscant. Pour l’aider dans sa conquête, Mon Mothma, sénatrice, avant d’être la figure emblématique révélée dans l’œuvre originelle de Georges Lucas. On découvre une femme esseulée, en proie aux doutes et à l’angoisse mais dont l’intelligence subtile et les talents d’oratrice permettent de s’adapter à des situations dangereuses. Évoluant dans les sphères politique, elle est en charge du financement des opérations des embryons de rébellion. Pour former le clan des antagonistes, Tony Gilroy a déployé une ambitieuse gradée de l’empire, Dedra Meero et un capitaine de milice privée, Syril Karn. Si Meero est un officier froid et intelligent à la recherche des agents dormants de la rebellion, Karn se caractérise par sa détermination à servir l’empire et à faire arrêter Andor. Il existe une vraie richesse de personnages et peu d’entre eux sont négligés durant les douze chapitres de la première saison.



S’il est un domaine où la série se démarque, c’est dans celui des dialogues. Les joutes verbales sont nombreuses et acérées. On ressent l’expérience du scénariste derrière chaque phrases. Les discours sont tendus et les mots claquent, servis par une ponctuation sèche. Pas d’atermoiement, pas de place pour les monologues abscons, la moindre parole porte en elle l’impact d’un tir de blaster. Cette écriture pragmatique devient alors la véritable ossature d’un univers sombre que l’on n’espérait plus revoir. Si le personnage de Cassian peut paraître fade au premier abord, il agit surtout comme élément déclencheur. Guidé par son mental survivaliste et sa détermination sans faille, il concentre indirectement sur lui les attentions des autres protagonistes, les amenant à prendre des décisions parfois radicales. Visuellement, la proposition reste dans les canons du moment. Le savoir faire de l’équipage technique et artistique arrive sans peine à nous replonger dans cette licence que l’on croyait connaître. Il y a parfois des instants qui ne jurerai pas sur une toile de cinéma. Les différentes intrigues sont cohérentes et leurs intrications débouchent sur des résolutions souvent intenses émotionnellement.




Série de personnages et d’intrigues politiques et humaines, Andor surprend par cette nouvelle facette qu’elle dévoile de l’univers Star wars.

mise en avant par un casting racé et des dialogues ciselés, elle n’excelle en rien mais évite les écueils de la majorité des productions Disney. Une œuvre noire qui ferait presque regretter de ne pas atterrir sur les toiles blanches.
















Alyson_Jensen
7
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le 24 nov. 2022

Modifiée

le 24 nov. 2022

Critique lue 66 fois

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Alyson Jensen

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