Pour les adeptes de destin qui se révèle dans un univers gris et opressant...

« Andor » est la dernière-née des séries issues de l’univers de Star Wars. Sortie plus discrètement que ses acolytes « The Mandalorian » ou « Obi Wan », son intrigue se construit autour du personnage de Cassian Andor, aperçu dans « Rogue One ». Retrouver ce protagoniste était pour moi un argument de poids. En effet, « Rogue One » est mon épisode préféré de la saga. La perspective de me plonger à nouveau dans l’univers de cette période-là attisait ainsi naturellement ma curiosité. Malgré cela, j’ai fait le choix d’entrer « à l’aveugle » dans cette série. J’ai ainsi découvert le premier épisode sans avoir aucune idée du moindre de ses enjeux narratifs potentiels…

SAISON 01

Le titre de la série est sans équivoque. Le scénario est bâti autour de Cassian Andor. Ce dernier est en quête de sa sœur disparue. Pour cela, il erre dans les bas-fonds de la galaxie. Une rixe avec des forces de l’ordre se termine mal et le voit devenir la cible d’un mandat arrêt. Il cherche donc à se cacher et à fuir pour se faire oublier. Trafics et magouilles semblent son quotidien mais la complexité de la situation et le hasard de certaines rencontres le font accéder à un destin d’une ampleur imprévue…

L’intrigue s’inscrit dans la chronologie de Star Wars quelques années avant les événements de « Rogue One ». Cassian n’est pas encore membre d’une rébellion qui est en train de se mettre en place. L’Empire est oppressant et certaines personnes commencent à refuser de courber l’échine. Cette naissance de révolte est un des aspects intéressants de la série. Le courage et l’espoir des rebelles ne m’ont pas laissé insensible. Je me suis immédiatement attaché aux destins de ces personnes qui refusent l’inéluctable. La période historique dans laquelle se déroule l’histoire possède un potentiel narratif certain que les réalisateurs et les scénaristes exploitent, de mon point de vue, joliment.

Une des caractéristiques de l’univers de Star Wars est d’offrir une galerie riche et variée de mondes. Certains sont des cités vertigineuses, d’autres sont désertiques… Bon nombre des fims de la saga jouent avec cette diversité en faisant faire des sauts de puce à ces protagonistes d’un endroit à l’autre. J’ai apprécié que Andor offre du temps à ses personnages de s’inscrire dans les lieux qui les accueillent. Ferrix est une planète industrielle qui abrite Cassian au début de la saison. Je trouve le travail sur les décors très réussi. Il se dégage de cette ville une atmosphère rude très réussie. Dans un genre différent, Aldhani est plus verte et primitive. Là encore, le scénario prend le temps de s’y installer et génère ainsi une ambiance différente mais tout aussi prenante. La plongée dans les arcanes des hautes sphères de l’Empire à Coruscant est également habilement menée. Pour résumer le travail sur les décors et le rythme donnent une épaisseur et un réalisme aux lieux qui sont à signaler.

L’histoire nous conte le destin d’un homme qui se construit. Cassian vit du marché noir en cherchant à éviter les problèmes. Il semble vivre au jour le jour en cherchant à éviter les problèmes qu’ils se créent tout en ayant l’espoir a priori désespéré de retrouver sa sœur. Un événement faisant de lui une cible des autorités, il va se retrouver à participer à un acte militant et dangereux. En participant à cette mission, il va rencontrer des personnes déterminées qui se battent pour un idéal. Cela va-t-il faire évoluer Cassian et le faire quitter son statut de mercenaire ? C’est cette question que pose la série et c’est cette réponse qui sert de fil conducteur aux épisodes. J’en trouve le traitement intéressant. Le personnage est non manichéen et ne subit pas une révolution soudaine. Les choix sont complexes à faire et je trouve que « Andor » décrit bien cet état de fait.

Le rythme sur lequel se déroule l’intrigue est pleinement adapté pour offrir le temps au spectateur de s’imprégner de cette atmosphère oppressive qui fait naitre la résistance. L’évolution des personnages n’est pas rapide et radicale. Le réalisme avec lequel on suit la progression du héros et des autres protagonistes de l’histoire est remarquable. L’immersion du spectateur est intense. On se questionne, on a peur… On a le sentiment de suivre le maintien difficile d’une flamme d’espoir dans un univers d’une rare noirceur. J’ai été envouté par la trame du début à la fin. Le scénario plein de justesse est sublimé par une réalisation que je trouve particulièrement soignée.

Comment ?

Je ne peux que vous conseiller cette série que j’ai trouvé passionnante du début à la fin. La montée en puissance dramatique se construit au fur et à mesure des épisodes. Le destin du héros se construit en même temps que la révolte gronde dans l’oppression de l’Empire s’intensifie. Je pense que les adeptes de l’univers Star Wars y trouveront leur compte. Quant aux spectateurs plus occasionnels, vous pouvez vous y plonger sereinement. Les prérequis ne sont pas indispensables pour profiter de cette aventure captivante dont j’attends la suite avec impatience !