Si Andor est ce qui se rapproche probablement le plus de l'univers du Star Wars de Lucas original, il s'en éloigne malgré tout en choisissant de rompre avec le manichéisme classique qui oppose Jedi et Sith.
À l'instar de Rogue One qui en est la conclusion, la série interroge sur le prix du soulèvement à travers Cassian qui n’est ni un héros ni un élu : c’est un homme brisé, balloté, façonné par un monde en guerre. Et pourtant, c’est ce personnage profondément humain qui devient le socle de la rébellion.
On s'immisce aussi du côté de l'Empire avec les zones grises du pouvoir et la mécanique brutale de la répression. L'évolution et le destin des personnages de Syril et surtout de Deedra sont passionnants. On y voit des individus broyés par le système qu’ils servent.
Il y a des arcs narratifs brillants comme celui de la prison qui dissèque la mécanique du désespoir, la manière dont un régime réduit des citoyens à des rouages anonymes. Plus qu'un simple décor : c’est une allégorie de l’Empire, où l’oppression est silencieuse, méthodique, presque administrative.
C'était osé de faire une série Star Wars sans vraiment faire du Star Wars, quasiment sans mention de la force ou des jedi, juste des hommes et des femmes, confrontés à l’Empire, à leurs choix et à leurs sacrifices.
Probablement la meilleure œuvre Star Wars depuis la trilogie originale.