Un zoo sans saveur : quand l’humour tourne à vide

Il y a des séries qui tentent d’oser l’originalité, et puis il y a Animal Practice — une série qui semble surtout s’être perdue dans son propre concept. En lui attribuant un 3.5/10, je reconnais une certaine tentative de proposer une comédie médicale sortant des sentiers battus… mais l’exécution, elle, laisse malheureusement à désirer.

Le postulat de départ avait pourtant de quoi intriguer : un vétérinaire excentrique, un hôpital pour animaux, et un singe parmi l’équipe. Le mélange promettait un humour décalé, peut-être même un peu subversif. Mais très vite, l’originalité tourne au gadget, et la série s’enlise dans une suite de situations caricaturales.

C’est probablement sur ce point que Animal Practice déçoit le plus : ses personnages manquent cruellement de profondeur et de nuance. George Coleman, le vétérinaire incarné par Justin Kirk, est censé porter la série par son charisme désinvolte. Mais il n’évolue presque jamais : toujours sarcastique, toujours détaché, son attitude finit par lasser. On comprend qu’il est censé être l’anti-héros grinçant, mais à force de rester sur le même ton, il devient surtout froid et distant, ce qui rend l’attachement difficile.

Les personnages secondaires, eux, n’ont souvent qu’une seule fonction : faire rebondir les répliques de Coleman ou incarner des archétypes usés. La patronne rigide mais sensible, l’assistante un peu naïve, le collègue maladroit… tous manquent d’évolution et de consistance. Leur écriture semble dictée par des impératifs comiques plus que par une vraie volonté de construire une dynamique humaine ou émotionnelle.

Même le singe Crystal — pourtant une habituée des plateaux — est réduit à un gimmick. Sa présence amuse au départ, mais à force d’être utilisée comme ressort comique automatique, elle perd de son effet. On aurait aimé qu’elle soit mieux intégrée à la narration, au lieu d’être cantonnée à de petits numéros visuels sans réel impact.

Et forcément, quand les personnages ne fonctionnent pas, l’humour en pâtit. Les blagues, souvent centrées sur des réactions exagérées ou des situations absurdes, ne prennent pas, car elles ne s’appuient pas sur des personnages attachants ou cohérents. Ce manque d’ancrage affectif rend la série plate : on sourit parfois, mais on ne rit jamais franchement.

Il y avait pourtant de la matière : un univers atypique, un acteur principal charismatique, et même un cadre original. Mais faute d’une écriture plus fine et d’une meilleure construction des relations entre les personnages, Animal Practice reste une série superficielle, qui amuse rarement et touche encore moins.

Ce 3.5/10 reflète un sentiment de frustration : celui de voir une idée originale réduite à un enchaînement de vignettes sans vraie substance. Animal Practice aurait pu être mordante, tendre, drôle — elle reste malheureusement anecdotique, car ses personnages ne nous emmènent nulle part.