En voyant la bande annonce pour l'animé Anne Shirley, adaptation des livres autour du personnage éponyme, j'ai eu un gros coup de nostalgie pour le World Masterpiece Theater.
Pour ceux qui n'auraient pas la référence, il s'agit d'une production d'animés qui a duré pendant 30 ans sur Fuji Tv et qui visait à adapter en dessin animé des classiques de la littérature. C'est ce programme qui a permis à de nombreux enfants de s'initier aux classiques et ce à travers le monde, vu que c'est à eux que l'on doit des séries comme les Moomins, Heidi, Tom Sawyer, Flo et les Robinson Suisse, Annette, Princesse Sarah, ainsi qu'une adaptation d'Anne et la maison aux pignons vert, en 1979 par un certain Isao Takahata. (Et je pense qu'il a inspiré pléthore d'animés avec le même concept je pense à Sherlock Holmes, Dartachien et les trois mousquetaires, Alice aux pays des merveilles, le tour du monde en 80 jours, etc... )
Et si je n'ai pas vu la version de 1979 (ni l'adaptation en série Netflix diffusée il y a quelques années ) j'ai découvert l'oeuvre par cette adaptation de 2025 et... j'ai kiffé. J'ai adoré le personnage d'Anne dès sa première apparition dans le premier épisode, avec son côté bavard et fantasque, ça manière très bizarre d'être adorable et hyperactive.
J'adore les personnages de la ville d'Avonlea et le côté assez enthousiaste de l'oeuvre, qui loin de certaines oeuvres "tire larme" de l'époque, n'en fait pas des caisses sur les drames et montre juste les personnages qui grandissent et la vie qui suit son cours. J'ai eu l'impression que l'adaptation avait décidé de faire des ellipses, le début filant assez vite, (il se passe parfois six mois voire un an entre deux épisodes), mais en écoutant le podcast Calweeb Ball, j'ai appris que c'était aussi le cas dans les romans.
Ceci dit cette impression d'accélération s'atténue lorsqu'elle devient une jeune adulte, notamment avec l'adaptation deuxième roman où Anne va à la fac, ce qui prend bien la moitié des 24 épisodes de la série. On y trouve le personnage de Philippa Gordon que j'ai un peu détesté au début par son côté exubérant et superficiel, mais le personnage connait une chouette évolution et à la fin de la série j'étais heureux du destin connu par le personnage.
Après, ils ont pris le parti de finir la série sur un passage très romantique, une bonne moitié de la série parle avant tout d'amour, de mariage, d'attentes et des désillusions. Mais on est aussi dans le cadre du XIXe siècle canadien, cela parle aussi de l'essort des villes, des modifications de la condition féminine. Bref cet univers de fin de XIXe siècle en amérique (le continent pas les USA) qui n'est pas sans évoquer de nombreuses de jeunesse se passant à la même époque (Tom Sawyer, les 4 filles du Docteur Marsh, Candy etc...)
Le tout est servie par une chouette animation qui sans être exceptionnelle fait tout à fait le taf. Les chara-design sont très soignés et rappellent un peu ceux de la série de Takahata sans être un décalque complet. Mais la pépite c'est l'opening et l'ending par Naoko Yamada (madame A Silent Voice, Liz et l'oiseau Bleu, The Heike Story, etc...) qui sont des petites pépites tant par la musique (celle de l'opening est enthousiasmante) que par leur viseul et qui résume fidèlement l'oeuvre. Au point où, et c'est devenu assez rare dans l'animation japonaise, ils n'en ont même pas changé à la mi-saison. L'opening, à l'image de son héroïne, file la patate, notamment le passage en coupe verticale montrant Anne qui croise les habitants d'Avonlea et qui résume la série en un plan.
Avec ma compagne on a dévoré chaque épisode avec délectation et franchement, j'aimerai que l'engouement pour cette série donne envie aux producteurs de se relancer dans l'adaptation de romans de cette époque. Et ça m'a donné envie de regarder, un de ces jours, la version de Takahata.