Cette série réalisée par Rodrigo Sorogoyen et Isabel Peña nous plonge au coeur d'un bataillon de policiers de maintien de l'ordre (équivalent des CRS). Ces derniers, chargés de l'évacuation d'un appartement, occupé illégalement sont rapidement débordés quand ils procèdent à l'évacuation.
Des militants du droit au logement sont présents et font une chaîne en filmant toute la scène. La tension est palpable et monte jusqu'au point de non retour...
Avec du recul, je pense que cette série n'est pas centrée sur le thème des violences policières, comme j'ai pu le lire ici et là. Je dirais plutôt qu'elle tourne autour de la violence de manière générale : des individus, de la société et de l'inévitable tourbillon de vengeance qui y est sous jacent.
Au milieu de ça les réalisateurs nous plongent dans le quotidien de policiers emprunts d'inquiétudes et d'addictions mais aussi d'une inaliénable fraternité.
Autre fait marquant de la série : la médiatisation dans un sens ou dans l'autre des violences. Aujourd'hui, dans notre société ou tout le monde filme en permanence les opérations de police et autres rassemblements, n'importe qui se prend pour un justicier ou un journaliste (ça dépend comment on voit les choses).
En tout cas réussir à montrer à l'écran à quelle point l'omniprésence de la caméra peut faire évoluer les comportements est primordial. Et ça marche aussi dans l'autre sens!
Le thème de cette série trouve un écho particulier en cette période de dénonciation de la violence policière, un peu partout en Europe. La réalisation permet de prendre un certain recul sur le sujet. On laisse à penser le spectateur que la réalité est souvent plus complexe que manichéenne.
Je m'arrête là, si vous n'avez pas encore pu voir cette série, vous l'avez compris je vous la conseille. Autrement on verra si la saison 2 (annoncée plutôt clairement) sera à la hauteur.