Astérix est un monument culturel francophone. Un monument très souvent maltraité depuis des années en termes d'adaptation, avec des projets qui bien souvent n'essaient pas d'adapter quoi que ce soit et se contentent de coller un skin Astérix sur des caprices coûteux et idiots.
Ce n'était pas le cas du film Mission Cléopâtre, qui malgré beaucoup de défauts , montre un amour sincère pour le matériau de base. Et ce n'est pas le cas ici, avec toujours les mêmes défauts mais toujours la même passion qui compense tout.
On retrouve tout ce qu'on peut aimer chez Alain Chabat : de la fantaisie, un soin apporté au détail, de l'argent qui se voit toujours à l'écran avec une qualité de production très élevée, c'est visuellement magnifique, le doublage est soigné, l'histoire fonctionne et se tient, avec d'excellents ajouts par rapport à l'album qui apportent une vraie profondeur par exemple sur la relation entre Astérix et Obélix.
Alors pourquoi je ne mets que 7 me demanderez-vous ?
Parce qu'on retrouve également tout ce qui est exaspérant chez Alain Chabat : c'est très lisse, très conformiste,, toute l'ambition porte sur la forme mais le fond est très convenu, parfois à la limite de la niaiserie, comme par exemple la Romaine jouée par Anaïs Desmoustier qui est gentille contre toute logique parce que ta gueule c'est une fille.
Mais surtout, surtout, ce qui grince un peu, c'est un constat très ironique et assez agaçant : Astérix parle de résistance à l'impérialisme, et l'histoire du combat des chefs se moque lourdement de l'attitude soumise de certains Gaulois conquis. C'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité: cette série est produite par Netflix qui est l'un des plus grands symboles d'impérialisme culturel américain en 2025, et Alain Chabat, comme depuis toujours, est probablement le plus gros fan obsessionnel des États-Unis qui existe.
Je veux dire, on parle quand même d'un mec qui quand il invente un jeu, a besoin de faire une référence à burger King à une époque où il n'y en avait même pas en France. Et quand il fait une émission de divertissement, Alain Chabat est plus occupé à essayer de copier la forme des late show américains comme un petit garçon qui joue à se déguiser, plutôt qu'a essayer de proposer un contenu qui tienne et apporte quelque chose sur le fond.
Ici, nous sommes dans Astérix mais la musique du fond c'est forcément du jazz. Nous sommes dans Astérix mais la majorité des références culturelles parlent des États-Unis. Nul doute que ça ira très bien à la World company qu'est Netflix, mais qu'Astérix serve à cela est tout simplement chiant.