Bad Guys
7.3
Bad Guys

Drama OCN (2014)

Bon démarrage, manque de maîtrise sur la fin

N'étant pas un consommateur régulier de séries ou de films asiatiques (j'ai trouvé celle-ci par curiosité), mon unique point de comparaison sur le genre narratif sera la série de jeux vidéos Yakuza qui - apparemment - s'inscrit elle-même dans une tradition idéologique et narrative que je qualifierais de celle du "méchant" justicier asiatique (ou d'une sous-culture asiatique, peu-importe !) : un mec du mauvais côté de la loi ou prenant ses libertés avec les institutions juridiques va régler les problèmes de ce domaine en utilisant la force. Evidemment, ce pitch n'est pas exclusif à cette zone géographique puisqu'elle existe évidemment dans la sphère occidentale (The Shield par exemple). La différence existe néanmoins dans la couleur du récit qui est un peu plus centré ici sur les valeurs traditionnelles style mafia.


Les "défauts" (si l'on peut appeler cela ainsi puisque cela contribue aussi au charme de l'ensemble) de ce type de productions sont ici bien présents : combats (peu réalistes) à la main catapultés de partout avec héros invincibles, scènes un peu navrantes où les héros vont se répandre en cérémonie (s'agenouiller, ...) et en émotion face à des événements tragiques, logique un peu primitive de la violence érigée comme "cure", scènes de famille complètement caricaturales et mièvres, côté "manga" dans les "chocs" de l'image et les évidences placées comme produits d'un raisonnement complexe.


Et pourtant la sauce prend même si l'on aimerait se focaliser sur la Bieber du beau gosse d4rk de la série parce que les personnages sont cool (lui aussi :p ), les leçons patriarcales présentées par les personnages frappent juste, le corps figuratif a été bien travaillée (l'essence artistique des idées et des personnages est en harmonie) et l'ambiance jazzy/sombre est bien là. De même, bien que l'intrigue repose sur des ficelles énormes, on a envie de voir la suite.


Il faut dire que chaque personnage a été travaillé du point de vue de l'histoire personnelle et de la singularité théâtrale, et ce malgré un manque de maîtrise de l'organisation générale du récit.
Pour être clair, le début de la série est supérieur à la suite en ce qu'il suit une organisation par enquêtes, ces dernières étant plutôt bien conçues sur les plans émotionnels et narratifs. Le concept des taulards enquêteurs est bien marqué par rapport à l'approche traditionnelle avec des épisodes à haute tension comme l'infiltration du milieu de la traite humaine. D'ailleurs, les épisodes se goupillent bien avec des débuts d'intrigue dans des épisodes précédents.
Malheureusement, la série part un peu en couilles quand le sujet principal "fil rouge" commence à prendre de l'ampleur. Les quatre "chien enragés" deviennent de gentils toutous presque aseptisés, surtout après le développement précipité accordé aux deux "cogneurs de la bande". On oublie alors les problèmes sociétaux et on se concentre sur une histoire plus personnelle qui lie surtout els deux autres personnages. Un peu comme Yakuza, ça part en couilles et cela finit par un cheminement vers le boss final rapidement grillé en amont.


Une série sympathique donc qui aurait peut-être dû se calquer sur la progression des premiers épisodes plus longtemps au lieu de traîner en longueur sur la deuxième partie (qui prend au bas mot la moitié des épisodes) pour pas grand chose (ils auraient pu compacter le fil rouge sur deux épisodes) car en fait on reste un peu sur sa faim.

Foulcher
7
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le 20 juin 2017

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2 j'aime

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