La tristesse du clown

Habituellement j'attends qu'il y ait plusieurs saisons avant de me lancer dans une série. Ici, vu que c'est co-écrit par Louie C.K., je n'ai pas pu résister. D'autant plus que j'étais curieux de cette collaboration inattendue avec Zach Galifianakis.

On ne peut pas dire que ce soit brillant, mais ce n'est pas non plus infâme. En fait, la série comporte plusieurs moments d'écriture très très bons, que ce soit dans le registre de la comédie ou du drame. Malheureusement, le tout est assez inégal, et si l'on atteint de jolis pics, le scénario manque d'emphase par moment, c'est un peu mou, redondant, la faute à une intrigue simpliste qui n'évolue jamais et ne creuse jamais assez ses personnages (Martha, par exemple, est complètement délaissée dans les 4 derniers épisodes, et on ne peut pas dire que son personnage ait connu une brillante trajectoire du reste de la série). C'est comme le côté clown qui ne me paraît jamais assez exploité, comme si ce n'était qu'un prétexte pour montrer à quel point ce mec n'arrive pas à s'adapter dans le monde (une métaphore pauvrement exploitée) ; en revanche, ce qui m'a plu, c'est que ce type est un vrai clown malgré lui, et Zach joue ces passages assez brillamment.

La mise en scène est bonne : pas de plans trop ambitieux, on ne ressent donc pas trop le côté série, l'aspect scénique appairissant simplement comme 'modeste'. Zach Galifianakis a ici l'occasion de briller deux fois plus étant donné qu'il interprète des jumeaux : il m'a fallu du temps pour m'habituer au méchant frère, mais au final, je dois dire qu'il s'en sort assez bien. De même qu'il passe assez facilement du drame à la comédie, non pas qu'il change de manière de faire, mais qu'il trouve le ton juste pour que son personnage convienne aux deux registres. Dans les seconds rôles, j'ai pu découvrir Martha Kelly qui est en fait une humoriste : ses vidéos m'ont bien fait rire. Et puis je dois avouer... que je a trouve très mignonne. D'abord, c'est son popotin assez large (qui transparaît malgré des robes amples) qui a attiré mon attention, et puis après, j'ai remarqué son visage dont j'apprécie les formes, les rides, le regard triste, la bouche stoïque. Il y a aussi Louie Anderson qui interprète... la mère ! C'est assez bluffant car ce choix de casting passe assez bien (et rappelle un peu le choix de Susan Kelechi Watson pour interpréter l'ex-femme de Louie dans la série "Louie" alors que ses enfants ne sont pas métisses) car n'est jamais prétexte à de la moquerie ni de la bouffonade.

Bref, cette série se regarde, elle divertit assez bien, mais je pense que les auteurs auraient pu aller bien plus loin, j'espère qu'ils construiront une histoire plus riche pour la saison 2.