Philosophique... - ish?

Les 4 premiers épisodes de la série sont très bizarres, le scénario est cliché- oh Lala des robots tueurs, les personnages mettent du temps à se développer et sont tout bonnement insupportables au départ. Mais à un moment, par je ne sais quel miracle, l'histoire prend une tournure intéressante. Le questionnement sur la modernité, sur la place des robots devient plus central, même s'il n'est pas réellement approfondi.

L'apprentissage d'Arisa est très intéressant et on observe son évolution. La première scène montre une sorte de pulsion de mort qu'elle réfrène uniquement au contact de la petite Sonia. Au départ elle est très cash et naïve, trop serviable, mais peu à peu son rôle se complexifie et gagne en profondeur. Elle apprend avec les humains les différentes émotions et le lot de contradictions qu'elles apportent ; le mensonge, le calcul sont parfois nécessaires pour protéger ceux qu'on aime. En vient même le moment où Arisa commence à se poser des questions sur la sexualité et l'amour. Dommage que ces questions ne soient pas discutées plus en profondeur, au même titre que la position des Liquidateurs qui se limite à : les robots sont mauvais, grrr !

Un de mes grands regrets est le caractère parfois extrêmement cliché des personnages (l'ado rebelle que les parents laissent faire, la mère passive). La représentation de certaines femmes est extrêmement stéréotypée. Par exemple, la plupart des robots sont des femmes, la plupart du temps très sexualisées. Le but des créateurs d'Arisa, on le découvre à la fin de la série, est de créer un robot capable de servir son mari et sa famille no matter what : moderne comme point de vue, alors que ce même robot est capable d'opérer une tumeur au cerveau. Selon moi, cela montre un réel problème de la série : les capacités de ses personnages féminins viennent assister les décisions de leurs collègues mâles, mais elles sont cantonnées à un rôle de suiveuses. Pareil pour Zhanna qui est cool mais reste toujours dans l'ombre de son frère ou de son copain. Quelques personnages féminins badass apparaissent genre Lara, qui est indépendante et charismatique mais qui se transforme en heureuse mère de famille à la fin.

Bref, beaucoup d'idées auraient pu être développées davantage d'un point de vue analytique pour que la série soit vraiment excellente, mais je me suis bien amusée en la regardant. De plus, c'est un vrai plaisir de voir une série en russe pas trop mauvaise, loin des projecteurs hollywoodiens.