Black Lagoon a le mérite d'être porté par une énergie débridée, qui permet à cette intrigue de mercenaires circa 95, à la croisée entre l'amoralité d'Apocalypse Now et l'efficacité guerrière de Full Metal Jacket, d'emmener le spectateur à travers son intrigue un poil répétitive. Les personnages sont charismatiques, notamment les femmes qui sont toutes badass, à la limite du fantastique au vu de leurs prouesses dans les conflits armés. Le Black Lagoon, c'est le navire qui sert de base à ces pirates dont l'otage initial (un jeune business man) a décidé de rejoindre l'équipage face à l'inhumanité de son entreprise. Ensemble, ils enchaînent donc les missions autour de divers trafics et contre d'autres organisations criminelles de tout l'océan Pacifique (des Russes, Colombiens, Chinois,...), à la fois de recel, armes, drogue, kidnapping. L'animation est excellente, typique de Madhouse ; elle se pare de belles couleurs profondes, sans perdre son ton sombre qui colle à la noirceur globale du récit. S'il manque une trame d'ensemble, hormis les liens qui se créent entre les persos (et particulièrement le duo Rock/Revy), l'anime se plaît à exposer une nature humaine perturbée et perverse, dont la violence des échauffourées coïncide avec les questionnements moraux évoqués.