Breaking Bad ? C'est quoi ? Un homme comme vous et moi qui vire en... homme.
Non, là il est bien question de psychologie, et de la bonne. De celle qui vous fait réfléchir parce qu'elle est structurellement cohérente et censée, qui vous attache à votre fauteuil (ou canapé, soyez pas susceptibles) par la profondeur de ses personnages et la narration qui les fait se mouvoir avec tant de classe.
Bon, on arrête la masturbation, maintenant qu'on s'est fait du bien, on vas parler de Walter White, l'Américain moyen et son boulot (de merde) qui le fait vivre lui et sa famille. Ou est ce qu'on parle de l'humain qui, au fil de sa maladie (le bon vieux cancer...) se transforme en tout ce qu'il n'a jamais pu exprimer en lui auparavant ? De celui qui passe de ça : https://www.youtube.com/watch?v=-d23GS56HjQ à ça : https://www.youtube.com/watch?v=U58LgbzMR0o ?
White, le prof de chimie (raté) qui vas devenir au fil du temps, cuisinier de méthamphétamines, dealer plus ou moins importants, sujet d'un baron de la drogue pour enfin atteindre l’apothéose : être lui-même le grand Papa du milieu. Ainsi vas l'histoire de Walter, qui dans sa grande épopée pour le pouvoir, vas se transformer radicalement : ultra confiance en soi, ambition sans fin, menaçant, assassin, manipulateur, etc...
Il y a dans cette histoire un aspect sérieux et possible qui m'a séduit : les aventures de Heisenberg pourraient arriver à (presque) n'importe qui. Passer du type basique sans rien pour se distinguer, sans doute condamné à vivre une vie sans histoires, à celui qui se trouve tout d'un coup face à quelque chose qui lui donne ce qui fait révéler bien des aspects de chacun de nous : le pouvoir. Plus les épisodes défiles et plus le comportement du personnage principal change, mais dans une direction que n'importe qui prendrais : le pétage de plomb sans retenue !
Il est à la fois tout-puissant et fragile, confiant et vulnérable, soigné et malade. Car c'est le deuxième élément qui l'a poussé à agir : la mort, cette salope qui vous surprend au coin d'une rue, lui a décidé de lui coller un bon bourre-pif et de s'enfuir en courant. Walter a donc cet aspect contradictoire : la peur de mourir (et surement pas vraiment la volonté de laisser quelque chose à sa famille...) s'oppose à sa volonté de dominer le circuit de fabrication/distribution de la ''meth'', mais lui donne aussi sa force (sa confiance excessive). Clairement, on comprend alors vers la seconde moitié de la série, que son but n'est plus justifié par la maladie, la volonté de guérir ou retrouver sa famille mais bien par la sensation délectable du jeu de pouvoir qu'il peut exercer sur les autres.
Alors il n'est rien de plus qu'un type désespéré qui tente le tout pour le tout et arrive concrètement à se construire un empire en déviant complètement de la réalité.
Breaking Bad, ce n'est pas non plus que Walter, il y a jessie, élève, ami et associé de notre héros qui contrairement à lui, conserve ses valeurs et principes d'un bout à l'autre de la série, faisant de lui, contrairement à ce qu'on peu voir, le personnage le plus stable de la narration. L'avocat véreux, Saul Goodman et son fameux slogan ''better call saul'', plus commercial que réel avocat, une petite crapule pas si méchante qui aide malgré lui White dans son entreprise périlleuse. N'oublions pas la famille proche : Skyler, l'abominable chieuse de la série, femme de Walter, complice contre son grée quand ça l'arrange, Walter junior, qui ne sers pas à grand chose à part crédibiliser le rôle de père de Walter (passe son temps à geindre ou sourire...) ou Hank, le bon flic à la conscience professionnelle impeccable qui finira par découvrir toute l'histoire et sa femme, marie, mal dans sa peu et jalouse, soeur de skyler.
Véritablement, l'existence même de ces éléments dans le scénario n'est justifiée que par le personnage principal. On est pas dans un GoT ou Walking Dead, avec des narrations individualisées.
À mes yeux, donc, cette série raconte l'épopée macabre d'un homme qui deviens un autre homme, une forme plus aboutie, plus excessive, plus sombre mais plus réel.
Un vrai scénario, de vrai personnage, bref, une vrai série.
==> Cette critique est le fruit d'une expérience et d'une réflexion personnelle n'ayant pas pour but de délivrer la vérité