Remarqué pour ses scènes puissantes sur Jujutsu Kaisen, le Sud-Coréen Sunghoo Park avait quelque peu déçu avec Ninja Kamui, la première production de son propre studio (E&H Production), l’an dernier. Il propose avec Bullet/Bullet une nouvelle histoire originale, sur laquelle il planchait apparemment depuis une dizaine d’années. L’histoire se déroule dans un futur désertique, avec un gouvernement vivant sur une oasis utopique et le bas peuple confiné à des villes déchets dispersées. Une jeune mécano androgyne, un robot aux multiples personnalités, un ours anthropomorphe et un chat font équipe pour aider une jeune fille à récupérer un objet volée, alors qu’une flopée d’assassins excentriques se lancent à leurs trousses, usant de pouvoirs et véhicules modifiés. L’intrigue lorgne évidemment vers le complot contre l’humanité, essayant de se positionner en satire d’un peuple asservi, exploité et rendu docile en le gavant de divertissement par les hautes sphères profitant des richesses produites. L’approche est néanmoins maladroite du fait d’un ton initial trop enfantin tourné vers l’action et la comédie, et d’une écriture comique forcée et ratée. L’anime manque de respiration pour s’imprégner de cet univers et se précipite sur ses 12 épisodes avec bien trop de personnages et des événements tragiques beaucoup trop rapides. Par ailleurs, on reste dans cette catégorie de production qui estime qu’il faut faire du tapage constamment pour fonctionner et se montre donc exubérante à outrance, ce qui ne cache pas la maigreur de la trame principale débouchant sur un finale grand-guignolesque. Enfin, l’animation demeure simpliste, utilisant souvent la 3D pour un rendu disgracieux. Les eyecatchs sont plus intéressants et certains plans ont du potentiel, mais le scénario ne parvient pas à l’exploiter.