Waka Chaka!

Ma liste recommandée Netflix est sans appel: faut que je grandisse. Mais après être passée sur le plutôt bon Dragons: Race to the Edge, ma curiosité l’a emporté sur le nouveau chouchou de la firme Dreamworks. Et Trollhunters (parce que oui, la VF étant un calvaire) s’avère être une bonne surprise.

Si la bande annonce et les premiers épisodes semblent annoncer un ramassis de clichés, ils s’estompent vite, ou alors on les oublie. Bon c’est vrai, au lycée les populaires sont des cons qui enferment les moins populaires dans des casiers parce que pourquoi pas. De l'autre côté - enfin en-dessous - dans le monde des trolls, y a les gentils trolls rigolos et les méchants trolls tout moche. On a droit aussi à un héros propre sur lui, un meilleur ami geek obèse et faire-valoir et un love interest qu’on devine dans les cinq premières minutes (non en fait dans le générique). Mais l’ensemble marche et si on se rappelle que c’est une série de monstres pour enfants, il se révèle plus subtil que dans d’autres séries-poubelles visant un âge soit disant plus élevé. Mieux, des personnages gris apparaissent peu à peu, et ceux qui restent dans leur cases finissent quand même par être attachants.

Au format 26x20, la série s’avère avoir un bon fil rouge, avec des épisodes qui se suivent sans qu’on se dise systématiquement que tel épisode aurait pu être ici ou là que ça n’aurait rien changé. Ils s’enchainent d’ailleurs vite. Il y a un ton qui rendent les épisodes sympas à regarder, oscillant entre sombre, léger, coloré, parfois à lever les yeux au ciel, parfois à tomber la mâchoire. A ce titre, l’humour est présent, même si les sourires ne viennent pas des blagues grasses mais bien ces petits moments wtf. Au hasard, Toby qui affronte un troll à Go-Go Sushi. Ou qui fait des poses avec son matricule au commissariat après avoir été arrêté. Ou le nain qui vit dans une maison de poupée. Ou… Ou…

Passons au visuel. Dreamworks prouve une fois de plus qu’il peut faire beaucoup avec peu de budget: les décors sont superbes, riches en détails. Mention spéciale au marché des Trolls qui déborde d’inventivité (l’ami du héros fera même direct un selfie lorsqu’il y rentrera). En parlant de ça, on peut saluer la place qu’a la technologie: elle est présente et utile, ni trop avancée, ni trop caricaturale parce qu’on parle d’ados. Juste présente. Les combats bénéficient également d’une très bonne animation. Ceux dans l’arène notamment, qui montrent bien que les « gentils trolls » ne font pas non plus dans la dentelle.

Petite remarque juste histoire de l’ouvrir: je veux bien que l’armure que le héros découvre n’était de base pas faite pour un humain, et d’accord les trolls semblent tous avoir une forme de crâne différente, mais je regrette: lorsque tu combats des trolls sanguinaires qui font deux fois ta taille pour préserver le monde de la domination du mal, tu portes un casque. Point.

Donc non on n’échappe pas aux clichés, beaucoup de blagues tombent à plat et l’adulte qui sommeille en moi (parce que j’y crois) a envie de hurler devant toutes les scènes où les méchants s’acharnent sur l’armure à priori indestructible du héros au lieu de juste viser-la-tête-bande-de-truffes-vous-ne-voyez-pas-qu’il-n’a-pas-de-casque?!

Mais comme dirait Haribo, on grandira plus tard, moi j’attends la saison 2.