Je fais partie de ces gens qui ont vaguement sauté une décennie en animation, grosso-modo la période 2005 / 2015 et j'ai raté de nombreuses productions de Kyoto Animation. Aussi, j'avais entendu parler de Nishijou sans vraiment savoir ce que c'est et je le classais dans "ces trucs comique qu'il faudrait probablement que je regarde."
Du coup, j'étais préparé au choc de City : The Animation qui adapte des bds du même auteur (Keiichi Arawi) avec une réalisation similaire. Première réalisation : c'est tout à fait mon humour. Il suffit de lire la liste des bds que j'ai chroniqué ici ces dernières années pour voir que j'adore la bd indé. City, ce sont des petites histoires racontant les aventures comiques de gens qui vivent dans même ville, avec une grosse prédominance d'humour absurde, de comique de personnage et d'humour perché.
Et surtout, l'idée géniale c'est d'appliquer sur le style très cartoon et un poil minimaliste de l'oeuvre originale (qui raconte des aventures de gens dans des décors quasi inexistant) une débauche d'animation : chaque expression un peu démesurée, chaque fantaisie des personnages, déploit un trésor de créativité dans son exécution. Les mecs auraient pu juste adapter les gags sans fantaisie que l'humour serait resté le même, mais le voir animé de cette manière rapproche la série du génie créatif.
On est au sein d'un animé qui s'autorise à peut près tout les délires créatifs qui leur passe par la tête et le pinacle arrive à l'épisode 4 (ou 5) où les mecs s'autorisent un split-screen, puis un split screen dans le split screen, au point d'avoir dans une même image une dizaine de petites scénettes, noyant le spectateur dans un trop plein de truc à voir, totalement assumé.
Alors, tout n'est pas tordant de rire dans City : parfois on a des sketchs incompréhensible, d'autres qui doivent faire appel à des réfs trop jap pour que l'on puisse comprendre, d'autres qui tombent à plat et des personnages qui sont jamais drôles,... mais à côté de ça, il y a des trucs tellement imaginatif que je crois qu'ils vont me marquer un bon moment. Comme ce segment à la fin de la saison où tous les habitants de la ville suivent une course de chevaux incroyable que l'on ne verra jamais, mais qui est narrée par un journaliste radio que plusieurs personnes sont en train d'entendre alors qu'ils sont dans la rue.
Et mine de rien, non seulement c'est réussi, mais en plus, au sein de cet animé où un personnage secondaire peut devenir le personnage principal d'un segment suivant, ils ont réussi à créer plusieurs histoires en fil rouge totalement cohérente, dont l'une touchante sur l'amitié entre deux lycéennes.
Bref, c'est sans doute l'une de mes oeuvre préférée de l'année voire de la décennie. Dommage que le générique de début soit un peu mou (comme le soulignait Amo le seul truc qui soit pas démesurément animé dans City c'est son opening) mais par contre l'ending est chouette et est ce dernier petit sucre à déguster après chaque épisode.